Anne Hidalgo, la femme-monde

Elle lui court après. Après quoi? Après le C40. Sur les bouches de l'assemblée, non conquise, un mot: Quèsaco ? "Une sorte de Cac 40 écolo ?" , s’amuse mon voisin… "Inconnu au bataillon ce machin" , ajoute-t-il.  En effet, qui a entendu parler de ce C40 ? En tout cas, pas moi. Et pas grand monde dans la salle.  Anne Hidalgo va TOUT nous expliquer. Et pour cause : elle veut en être la chef. 

En tailleur noir, elle s’avance à la tribune

"Les villes sont des lieux de solutions… pour inventer, innover, partager les idées des habitants…" . Puis : "Il faut nous fédérer, Nous les villes qui défendons la réduction des risques climatiques.."  Je ne comprends toujours pas bien, ce qu’est ce C40.  Le C40 (crée en 1985 par 40 grandes villes) (ah c’est déjà une info…) permet aux villes d’être au premier plan, sur la scène internationale. "C’est un réseau très important" explique la maire de Paris. Peu à peu, ma lanterne s’éclaire. Anne Hidalgo va répéter le terme, Réseau, une bonne dizaine de fois. "Resautez", "resautez", il en restera toujours quelque chose, me dis-je. 

De l'art de réseauter

Une vaste opération, qui avait démarré en décembre dernier… au moment de la Cop21, dans cette même mairie de Paris. Avec l’organisation d’un sommet,  un millier de villes étaient représentées. 

"Le C40 est utile, pour faire respecter l’accord qui avait été signé" , poursuit Anne Hidalgo. Mon voisin : "Mouai… c’était pas un accord historique… qui s’en souvient ?".   Pas moi, en tout cas…

Et pas grand-monde dans la salle. Les visages sont de plus en plus dubitatifs, sur ce C40, et son utilité… à part résauter.  "Le C40 est concentré, sur des solutions concrètes" , poursuit la maire de la capitale. "Par exemple, dit-elle : le C40 a accompagné la mise en service de 1300 bus électriques, dans la ville de Shenzhen".  Pas mal… sauf que cette cité chinoise compte plus de 10 millions d’habitants… 1300 bus pour 10 millions de personnes, c’est un peu court, pour convaincre. La salle fait toujours la moue…Mais Quèsaco ce C40 ?

Les villes-diplomates

"C’est aussi une Diplomatie, la diplomatie des Villes très importante. Les villes sont parfois, plus agiles, que la diplomatie des Etats."  Décidément, la maire de Paris cherche, partout, une définition de ce C40. Elle fouille, dans tous les recoins de la Terre. La salle fait toujours la tête. Place aux questions. Un journaliste de la presse étrangère : "Y-a-t-il d’autres candidatures que la vôtre à la tête du C40 ?

Elle : "A ce stade, non." 

Je m’en étrangle. Ma voisine parle d’enfumage. 

Personne, donc, n’est candidat, à la présidence de cette organisation mondialement connue, pour avoir trouvé des solutions concrètes, cette immense et fondamentale fédération de villes puissamment investies dans la recherche écologique, sans aucune arrière-pensée politique, ou politicienne. Le C40, ce rassemblement de dirigeants, bataillant inlassablement pour le Mieux Respirer, sans aucun désir de résauter, sans aucune envie, trop vulgaire (beurk) de se faire un méga carnet d’adresse mondial.  Personne n’en veut, à part Anne Hidalgo. A la conquête du monde. 

Écolo bien sur.