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C'est moderne, c'est une mercerie !

C'est mon époque Dominique Loriou et Sophie Auvigne Le mercredi à 6h25 et 11h55.

C’est moderne, c’est une mercerie ! Ces boutiques ont fermé les unes après les autres et puis ont rouvert récemment, totalement relookées, portées par ce phénomène baptisé "le faire soi-même". Un marché en France de plus d’un milliard d’euros.

Dominique Loriou

Radio France

Publié le 03/02/2016 06:34 Mis à jour le 03/02/2016 08:00

Temps de lecture : 3min

Plus de six français sur dix pratiquent le DIY, le "Do it yourself", le faire soi-même si vous préférez. En France, on a dépassé le cap du demi-million de blogs sur ce thème. Ça donne une idée du phénomène. D’ailleurs porte de Versailles, au salon Aiguille en fête, on attend près de 50.000 visiteurs d’ici dimanche et chacun va dépenser en moyenne 200 euros. Et nos merceries de grand-mère en sont chamboulées.

Le secteur a vécu une révolution

Les boutiques sont dépoussiérées. Exemple, la Petite épicerie. Ne vous fiez pas à son nom, elle ne vend pas de boîtes de conserves mais tout pour les adeptes du coudre soi-même ou de la décoration maison. Créée il y a trois-quatre ans, elle affiche déjà un chiffre d’affaires supérieur à un million deux, avec une quinzaine d’employés et plus de 5.000 références.

Il y a aussi A Little Market, une petite startup française. Elle voit le jour en 2008, spécialisée dans le fait main. Il y a un an, coup de théâtre : elle est rachetée 75 millions d’euros par Etsy. Le géant américain du secteur s’intéresse de près à la France, parce que c’est le plus gros marché du faire soi-même, en dehors des pays anglo-saxons.

Le phénomène a commencé dans les années 90 par une sorte de folie des perles. Début 2000, on se met au "scrapbooking", ces albums photos décorés et personnalisés. 50 millions d’euros de chiffre d’affaires chaque année. Et puis on a vu arriver les fans de couture, ou plutôt les amoureux du détail vestimentaire qui vous fait sortir du lot. C’est là que les merceries malines ont fait leur mue. Du moins celles qui étaient encore vivantes.

De 6.000 boutiques dans les années 80 à une poignée au début des années 2000

Et là, renaissance ! Exemple Sajou, honorable maison pour ouvrages de dames créée en 1805. 200 ans plus tard, en 2005, elle revit grâce à son commerce en ligne très prospère. Paritys fondée en 1946. trois générations plus tard, la famille est toujours au coeur du marché Saint-Pierre à Paris, le temple des travaux de couture, mais l’entreprise devient Frou-Frou Mercerie Contemporaine, c’est tout dire ! Elle est très présente sur internet avec des gammes de produits colorés. Tout est assorti : du ruban jusqu’à la paire de ciseaux. On y trouve même des cours pour débutants, simplissimes, il parait que tout le monde peut s’y mettre !