Les voyages d'études à l'étranger favorisent-ils l'emploi ?

Il y a plus de 20 ans, le film "l'Auberge espagnole" a rendu célèbre le programme Erasmus, qui permet de poursuivre ses études pendant quelques mois dans une université ou une grande école européenne. Mais ces mobilités internationales, aujourd'hui très prisées, présentent-elles un avantage pour la future carrière ?

Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
28% des jeunes sortis du système éducatif en 2017 ont effectué un séjour à l'étranger pendat leurs études supérieures, selon le Céreq. (GETTY) (KLAUS VEDFELT / DIGITAL VISION)
28% des jeunes sortis du système éducatif en 2017 ont effectué un séjour à l'étranger pendat leurs études supérieures, selon le Céreq. (GETTY) (KLAUS VEDFELT / DIGITAL VISION)

Pour répondre à cette question, le Centre d'étude et de recherches sur les qualifications (Céreq), a scruté la génération qui a terminé ses études en 2017. Résultat : près de trois jeunes sur dix ont effectué un séjour à l'étranger pendant leurs études supérieures. Six mois en moyenne, principalement en fin de cursus, juste avant l'entrée dans la vie active. Un séjour intégré à la formation pour un tiers d'entre eux. Premier constat, l'opportunité de séjourner à l'étranger s'accroît avec le niveau d'étude. Elle est plus courante dans les filières littéraires à partir de la licence et elle est presque généralisée dans les grandes écoles où trois quarts des étudiants s'en saisissent. Les pays anglophones restent une destination privilégiée, pour la qualité de leurs universités et pour bien maîtriser la langue, souligne l'étude.

Certains employeurs accordent une attention particulière à la mobilité internationale

Quel est l'impact du séjour d'étude à l'étranger sur le premier emploi ? 63% des personnes interrogées par le Céreq estiment que cette expérience a facilité les choses. Cette perception est encore plus forte parmi les cadres qui exercent une profession tournée vers l'international, dans le commerce, la recherche, la communication ou le tourisme par exemple, où la connaissance d'une langue ou d'une culture peut être un atout. Les employeurs accordent d'ailleurs une attention particulière, lors du recrutement, à la mobilité internationale dans ces professions. Dans certaines d'entre elles, plus de la moitié des jeunes recrutés ont réalisé un séjour à l'étranger pendant leurs études. Cette expérience est aussi valorisée dans les métiers du bâtiment ou de l'agriculture.

Bonus salarial dans certaines professions

Mais avoir séjourné à l'étranger pendant les études améliore-t-il le niveau de salaire ? Ce n'est pas systématique d'après l'enquête. Le gain salarial est net dans seulement quatre professions parmi les dix analysées. Les cadres des services administratifs, comptables et financiers, les professionnels de la communication et de l'information gagnent 7 à 8% de plus, dans leur premier poste, comparé à ceux qui n'ont pas voyagé. Pour les ingénieurs de l'informatique, le bonus et de 5%

À l’inverse, les cadres commerciaux, du bâtiment et de l'agriculture, n'en tirent aucun bénéfice sur leur bulletin de paye, le seul avantage étant d'être plus facilement recrutés.

Enfin trois professions ne gagnent rien dans l'affaire, ni dans le recrutement, ni dans le salaire. Les médecins, les dentistes, les pharmaciens ou encore les professionnels des arts et spectacle.

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