Le vieillissement de la population bouleverse le monde du travail

Moins de bébés, plus de vieux. La transition démographique en cours dans notre société va avoir des effets importants sur le monde du travail et la relation au travail, selon une enquête réalisée par le cabinet Elabe pour l'Unédic.

Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Selon l'étude Unédic Elabe, 55% des salariés aidants déclarent n'avoir bénéficié d'aucun aménagement de leur employeur. (SOLSTOCK / E+ / GETTY IMAGES)
Selon l'étude Unédic Elabe, 55% des salariés aidants déclarent n'avoir bénéficié d'aucun aménagement de leur employeur. (SOLSTOCK / E+ / GETTY IMAGES)

La population française continue de vieillir, lentement mais inéluctablement, c'est une réalité. Depuis 2011, le nombre de naissance n'a fait que diminuer, il a même atteint récemment son plus bas niveau depuis la Seconde guerre mondiale. Alors qu'en parallèle, l'espérance de vie augmente régulièrement sur la durée grâce aux progrès médicaux.

Seniors dès 52 ans ?

Cette transition démographique en cours, comment la perçoivent les salariés, les fonctionnaires et les indépendants pour les prochaines années ? Sur les 2.000 personnes interrogées par le cabinet Elabe, les deux tiers anticipent un impact fort sur le marché du travail et les entreprises en général. Notamment parce que les carrières vont s'allonger et qu'ils devront davantage se former pour s'adapter aux nouveautés.

La fin de carrière ? La majorité des actifs y pensent régulièrement, mais pas toujours très sereinement : montant de la retraite, âge de départ et état de santé nourrissent des inquiétudes. Mais aussi la peur de perdre son travail et de ne pas en retrouver à cause de son âge. Alors que 1 actif sur 5 aura plus de 55 ans d'ici la fin de la décennie, ces craintes posent avec encore plus d'acuité la question de la place des séniors en entreprise.

À noter que dans cette étude, la séniorité arrive vite, dès 52 ans pour la majorité des sondés. Les plus jeunes expriment d'ailleurs un rapport ambivalent au sujet de leurs aînés plus expérimentés. Seule la moitié des moins de 40 ans les considèrent comme un atout et pensent qu'ils ont des savoirs à partager.

Aider des proches dépendants tout en travaillant plus longtemps

Les actifs s'interrogent aussi sur la façon dont ils vont s'occuper de leurs parents, ou de leurs proches dépendants tout en travaillant plus longtemps. Près de 90% estiment que c'est une situation difficile à gérer en parallèle d'une activité professionnelle, avec des effets négatifs notamment pour la carrière.

57% jugeraient utile au moins un coup de pouce de l'employeur, comme l'aménagement des horaires, des RTT supplémentaires, du télétravail ou un temps partiel avec maintien du salaire. Des aménagements dont bénéficient seulement 44% des aidants sondés dans l'enquête. Sachant qu'une majorité d'entre eux n'a pas évoqué sa situation au travail ou pense n'avoir pas été écoutée.

Seule certitude, la conciliation de la vie professionnelle avec celle d'aidant va devenir un sujet prépondérant, dans une société qui vieillit.

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