Le team building en entreprise, stop ou encore ?
Soirée bowling, cours de cuisine, stage de survie : le team building est censé favoriser l’esprit d’équipe entre salariés. Mais il peut produire l’inverse de l’effet recherché.
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Ah, les sessions de team building, ces journées ou soirées fun et amusantes, organisées autour d’une activité, dont l’objectif ultime est de renforcer la cohésion des équipes. Depuis leur création, dans les années 80 aux Etats-Unis, personne n’a jamais vraiment réussi à mesurer scientifiquement leur efficacité. Leur légitimité est remise en question aujourd’hui.
franceinfo : Les entreprises continuent de raffoler de ces teams building, est-ce bien raisonnable ?
Sarah Lemoine : Pas vraiment, si on en croit l’étude publiée par deux enseignants-chercheurs, Xavier Philippe et Thomas Simon. Ils ont interrogé 35 jeunes qui ont vécu des teams building. Ils ont entre 25 et 30 ans, tous diplômés de grandes écoles, parce qu’ils sont très ciblés pour ce genre d’exercice. Les entreprises pensent qu’ils sont à la recherche de fun au travail, et qu’ils sont forcément enthousiastes.
Le problème, c’est que le fun, ça ne se décrète pas !
Beaucoup de jeunes sont sceptiques. Ils expriment un malaise face à des moments jugés absurdes, ridicules, ou superficiels. Coller des gommettes sur une affiche, se lancer des pelotes de laine, ou devoir prendre une cuite avec son patron.
"Plus le fun est orchestré, plus il semble louche, plus les participants se sentent manipulés", explique Xavier Philippe. C’est compliqué de dire qu’on ne trouve pas ça drôle, au risque de paraître sinistre ou pas motivé, résument les auteurs. Et puis le paradoxe, c’est qu’une fois la session terminée, l’équipe se doit d’être soudée. Mais les liens ne se tissent pas parce que la direction l’a demandé.
Des pistes d’amélioration ?
Tous les jeunes interrogés ne condamnent pas en bloc les sessions de team building. Elles peuvent être utiles pour rencontrer des collègues éloignés ou casser la routine. Mais ils ne veulent pas être infantilisés. Ils aimeraient quelque chose "de plus spontané, d’autonome, qui vienne des salariés, et sur la base du volontariat". Un espace de réflexion pour penser le travail. Et si c’est fun naturellement, alors tant mieux.
Les deux enseignants-chercheurs n’excluent pas de mener une étude similaire avec d’autres catégories de salariés, pour pouvoir comparer les résultats.
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