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C'est ma planète. Les stations de ski face au changement climatique

C'est ma planète Anne-Laure Barral Le samedi à 6h25 et 11h55.

Le développement des 200 stations de ski françaises pèse de plus en plus sur l'environnement. Elles s'équipent pour faire face au réchauffement climatique mais les conséquences pourraient être contre-productives.

franceinfo, Anne-Laure Barral

Radio France

Publié le 28/02/2018 08:39

Temps de lecture : 2min

Les pistes de ski de la station Les Menuires (Savoie), le 4 janvier 2018. (JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

Il y a 15 jours, la Cour des comptes s'est penchée sur le modèle économique des stations des Alpes du Nord et elle a constaté l'aggravation de certains déséquilibres. Elle estime que le changement climatique menace l'enneigement des domaines skiables et qu'il n'est pas suffisamment pris en compte. Certes les stations ont investi dans des canons à neige, des bassins pour stocker de l'eau, mais rien ne garantit qu'elles rentrent dans leur frais à l'avenir. Par exemple, le coût de l'enneigement artificiel à Tignes avec ses 355 canons a augmenté de 30% en six ans. C'est un peu une course à l'échalote. Plus de neige de culture signifie une plus grosse facture d'eau et d'électricité. Avec le réchauffement climatique, la facture ne va pas cesser de gonfler.

Un enneigement record

Les chercheurs sont aujourd'hui très divisés sur l'enneigement, sur les précipitations en général pour pouvoir dire si elles vont tomber ou pas sur quelle station. Météo France à un centre de recherche au col de Porte, dans le massif de la Chartreuse, en Isère. Depuis 1960, le laboratoire analyse la neige et remarque que la station a gagné presque un demi-degré par décennie et perdu 14 cm d'enneigement aussi. Si l'atmosphère se réchauffe de manière globale, cela fait remonter la limite pluie neige. Même s'il peut y avoir encore de la neige en station dans les prochaines décennies, celles de basse altitude savent déjà que le ski n'est pas une activité économique sur laquelle elles peuvent parier chaque année. Sinon, ce serait vraiment comme jouer à la roulette russe. La Cour des comptes demandent au tourisme de montagne de rechercher une diversification prudente de l'offre d'activité avec une transition vers un tourisme de proximité diversifié et mieux réparti entre les saisons.

La montagne en quatre saisons

Aujourd'hui en station, un touriste sur deux ne skie pas. Les espaces aqua ludiques, les hôtels avec spa, les piscines se développent dans les grands domaines skiables pour attirer une clientèle internationale qui peut aussi bien aller aux États-Unis, en Suisse ou en Autriche en vacances. Mais l'urbanisme en station est aussi contraint, pas beaucoup d'accès à l'eau, des couloirs d'avalanches où il est interdit de construire. L’équation est donc complexe à résoudre pour les élus locaux qui veulent développer l'activité économique alors que le réchauffement climatique se poursuit. Du coup, la station de Tignes vient de proposer un projet de dôme de ski comme à Dubaï: une piste intérieure pour une centaine de skieurs qui garantirait même en cas d'absence totale de neige pour pouvoir glisser.