Une start-up américaine propose du beurre vegan préparé à base d’hydrogène et de carbone

À Chicago, la start-up Savor commercialise du beurre vegan sans crème et sans lait, dans un souci écologique. Selon Bill Gates, le produit a le goût du vrai beurre.

Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La start-up Savor commercialise du beurre vegan sans crème et sans lait. Photo d'illustration (CARLOSGAW / VIA GETTY)
La start-up Savor commercialise du beurre vegan sans crème et sans lait. Photo d'illustration (CARLOSGAW / VIA GETTY)

Les graisses qui composent ce beurre végan sont constituées d’atomes de carbone et d’hydrogène. La start-up, appelée Savor, explique avoir reproduit ces chaînes d’atomes pour former des molécules de graisse, en les chauffant puis en les oxydant. Elle y ajoute de l’eau, des arômes naturels et de la lécithine, un émulsifiant. À l’issue de ce processus thermochimique, le produit obtenu ressemblerait visuellement à de la cire de bougie fondue.

La protection de l’environnement figure parmi les principales ambitions de la start-up : la production de graisses et d’huiles animales serait responsable de 7% des 51 milliards de tonnes de gaz à effet de serre émises chaque année. Son beurre végan permettrait également d’éviter l’usage de terres agricoles et nécessiterait beaucoup moins d’eau que l’agriculture traditionnelle.

Une commercialisation à grande d'échelle d'ici deux ans ?

Le cofondateur de Microsoft, Bill Gates, l’un des hommes les plus riches du monde est impliqué dans plusieurs projets humanitaires, y compris celui-ci. L’entrepreneur de 69 ans, amateur de cheeseburgers, s’intéresse aux alternatives aux graisses animales qui donnent, d’après lui, la saveur aux burgers. Il a ainsi testé le beurre de Savor dans une vidéo publiée sur sa chaîne YouTube, suivie par plus de trois millions d’abonnés. Le milliardaire a assuré qu’il n’aurait jamais deviné qu'il ne s'agissait pas de vrai beurre. "Le goût est le même que du vrai beurre parce que chimiquement, c’est le cas", insiste le milliardaire, qui a investi dans Savor. La start-up, installée dans la banlieue de Chicago, dispose également d'un laboratoire dans la Silicon Valley.

Savor vise une commercialisation à grande échelle d’ici deux ans. D’ici là, des produits comme le chocolat, fabriqué avec son beurre, pourraient se retrouver sur le marché. La start-up ambitionne aussi de remplacer l’huile de palme, qui sert à faire le Nutella, dont l'impact écologique est énorme.

Le projet n’a toutefois pas encore séduit tout le monde. Andrew Gruel, un chef aperçu dans plusieurs émissions culinaires à la télévision américaine, va jusqu’à qualifier le concept, celui de manipuler des molécules pour créer du beurre, de "dégoûtant". D’autres critiques sont apparues sur les réseaux sociaux : certains doutent qu’un goût fabriqué puisse être aussi authentique que le vrai beurre, tandis que d'autres se méfient des ingénieurs qui voudraient contrôler ce que nous mangeons.

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