Un visa en échange d'une caution de 15 000 dollars, la nouvelle mesure migratoire de l'administration Trump

Un programme pilote commencera le 20 août. L'idée est d'inciter les visiteurs à ne pas dépasser la durée de leur séjour. Mais ce nouveau visa ne concernera qu'un nombre limité de pays.

Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le vice-président américain JD Vance (à gauche) et le président Donald Trump, à la Maison Blanche, le 27 juin 2025. (ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le vice-président américain JD Vance (à gauche) et le président Donald Trump, à la Maison Blanche, le 27 juin 2025. (ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)

Les étrangers de certains pays demandant un visa pour se rendre aux États-Unis devront s'acquitter d'une caution pouvant se monter à 15 000 dollars. Ce programme pilote commencera le 20 août et doit durer 12 mois. Les Français n'en font pas partie puisque, comme la plupart des Européens, ils n'ont pas besoin de visa touriste, seulement d'un Esta, une dérogation.

Les habitants des pays ciblés devront débourser entre 5 000 et 15 000 dollars par personne, une somme restituée quand ils retourneront chez eux, s'ils ne quittent pas les États-Unis après la date prévue. On parle souvent des migrants qui traversent la frontière mexicaine, mais une grande partie des sans-papiers qui vivent aux États-Unis sont arrivés légalement dans le pays pour ne plus en repartir.

La mesure vise des pays dont au moins 10% des visiteurs dépassent la durée maximale de leur séjour. On ne connaît pas encore la liste, mais les critères annoncés correspondent à plusieurs nations africaines comme le Tchad, la RDC ou le Togo, et à d'autres pays comme l'Afghanistan ou Haïti. Le nombre de voyageurs concernés serait faible, environ 2 000, selon les estimations. La première administration Trump avait élaboré un système similaire fin 2020. Avec le Covid et l'élection de Joe Biden, il n'a jamais été mis en place.

Expulsions et messages médiatiques

C'était l'une des promesses majeures de campagne du président américain. Depuis six mois, effectivement, son administration multiplie les signes d'intransigeance. À l'image du vice-président JD Vance qui a prié les visiteurs de la prochaine Coupe du monde de football en 2026 de ne pas rester plus longtemps qu'ils ne le devraient, ce qui n'est pas vraiment un message chaleureux de bienvenu. Steve Bannon, l'ancien conseiller de Donald Trump, qui ne fait pas partie de l'administration, mais qui garde l'oreille des conservateurs, vient d'appeler à expulser tous les étudiants étrangers et à en finir avec le visa H1B, très utilisé dans la Silicon Valley.

Il y a également les expulsions très médiatisées menées par l'agence ICE, dont le budget va être largement augmenté, le "travel ban" ou encore des nouveaux frais de 250 dollars pour les visas touristes et affaires.

Une Gold Card à 5 millions de dollars

Mais l'Amérique ne dit pas non à tous les visiteurs. Au début de son mandat, Donald Trump a évoqué la Gold Card. C'est une voie express vers le statut de résident. La traditionnelle carte verte demande de passer par une loterie ou alors de monter un dossier qui peut prendre des mois. La Gold Card accélère le procédé, à condition de payer. Coût annoncé : 5 millions de dollars par carte, pour combler une partie du gigantesque déficit budgétaire.

L'Espagne ou le Royaume-Uni ont adopté des programmes similaires avant d'y renoncer. Mais le climat ambiant n'aide pas le tourisme avec une baisse des visiteurs étrangers de 11% dès le mois de mars. Le déclin est plus net encore pour les Canadiens et Mexicains, les touristes les plus proches.

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