Pour alléger le poids financier des "morts en solitaire" au Japon, l'État autorise les mairies à puiser dans les économies des défunts
Le Japon est confronté chaque année à la mort de dizaines de milliers de personnes totalement seules. Sans parents, ni héritiers, ce sont les mairies qui paient les funérailles.
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C’est l’une des conséquences de la chute de la natalité à laquelle on ne pense pas immédiatement. Des millions d’habitants au Japon n’ont pas de partenaire, jamais eu d’enfants et se retrouvent totalement seuls au moment de leur décès. Il y a un mot pour ça. On parle de “Kodokushi”, littéralement “la mort en solitaire”.
L’an dernier, le ministère de la Santé a fait une enquête sur le sujet et il a découvert que, sur l’année, 42 000 personnes étaient décédées seules, sans qu’aucun proche ne soit présent ou même au courant. C’est en gros 3% de tous les décès enregistrés dans le pays. Et cette proportion ne cesse d’augmenter car il y a de plus en plus de gens seuls. Le nombre de mariages et de naissances ne cesse de s’effondrer.
Dans ses dernières projections, l'Institut national de recherche sur la population a calculé qu’en 2050, 45% de tous les foyers du Japon seraient composés d'une personne seule. Ce chiffre affole bien sûr les mairies car c’est elles qui doivent prendre en charge financièrement tous ces décès isolés. Elles doivent payer le transport des corps, la morgue puis les funérailles et la crémation. À chaque fois, ce sont plusieurs milliers d’euros. Et les petites villes n’ont plus les ressources financières pour faire face.
Des cendres qui valent de l'or
L’État va donc les laisser se servir dans les comptes de ces personnes décédées. Le gouvernement vient d’annoncer que les mairies et les banques des défunts allaient désormais pouvoir puiser directement dans les économies de ces personnes pour financer leurs funérailles. Et ils vont pouvoir prendre cet argent sans même demander l’accord d’un éventuel lointain héritier, qui est souvent très difficile à retrouver. Jusqu’ici, des mairies avaient tenté d’accéder à ces comptes mais c’était très compliqué d’avoir l’aval des banques. Et elles se retrouvaient à payer pour toutes les démarches.
Certaines communes tentent pourtant des choses. Et elles ont commencé notamment à vendre les cendres des défunts dont personne ne veut, soit parce que la famille ne veut garder qu’un peu de cendre pour les mettre dans une petite urne au temple, soit parce qu’il n’y a pas de proche du tout à la cérémonie. Ces cendres peuvent avoir beaucoup de valeur, puisqu’on y retrouve l’or et l’argent des anciens plombages dentaires mais aussi le platine ou le palladium des prothèses articulaires. On peut même revendre tous les métaux précieux des pacemakers.
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