Le Tennessee instaure des cours obligatoires d’initiation aux armes à feu dès la maternelle
Dans le Tennessee, une loi inédite impose dès cinq ans des cours obligatoires d’initiation aux armes à feu dans toutes les écoles publiques. Une mesure défendue comme pragmatique mais vivement critiquée, dans un État où la mortalité infantile par arme dépasse largement la moyenne nationale.
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Dans le Tennessee, tous les élèves des écoles publiques vont suivre, lors de cette année scolaire 2025-2026, qui démarre en ce mois de septembre, des cours d’initiation aux armes à feu. C’est le résultat d’une loi – la première du genre – adoptée en 2024 dans cet État du sud des États-Unis, où la législation est particulièrement souple en matière d’armes. Ces cours d’armes à feu démarrent dès l’âge de cinq ans, c’est-à-dire la grande section de maternelle. Les cours seront dispensés chaque année jusqu’à la fin du lycée.
En théorie, il n’y aura ni armes, ni munitions dans la salle de classe. L’enseignement se fera à partir de vidéos et d’Internet. Les plus jeunes apprendront à identifier la détente et le canon d’un pistolet, et à comprendre son fonctionnement. Plus tard, ils verront aussi quoi faire s’ils trouvent une arme ou comment la ranger sans danger. Les cours ne sont pas censés aborder la politique. Pas question donc de débattre du deuxième amendement. Tout n’est pas encore complètement rodé pour cette première année, mais l’idée est que cette initiation se déroule pendant les cours d’éducation physique, en présence, par exemple, d’un policier, de représentants des services de santé ou même de parents dont les enfants ont été victimes de violences par arme à feu.
La première cause de décès chez les jeunes
Cette loi est censée répondre à une forme de pragmatisme. Un peu comme ces formations qui préparent les enfants à des fusillades dans leur école. Il y a plus d’armes que d’habitants aux États-Unis, et il y a beaucoup d’habitants : 347 millions. Les armes sont devenues la première cause de décès chez les Américains âgés de 1 à 17 ans. Le phénomène est encore plus marqué dans le Tennessee, où le taux de mortalité par arme à feu pour cette tranche d’âge se situe 37% au-dessus de la moyenne nationale. C’est aussi l’un des États où les citoyens n’ont pas besoin de permis pour porter un revolver.
Pour les défenseurs de cette loi, il est important qu’un enfant sache distinguer un vrai pistolet d’un jouet. Le cours relève donc de la prévention. "Ces objets en métal inanimé ne sont pas le problème", estime Chris Todd, un élu républicain local interrogé par le Washington Post. Selon lui, ces classes permettent aux enfants de découvrir "des choses basiques que beaucoup n’apprennent probablement pas chez eux."
Tout le monde n'est pas d’accord. Certains élus estiment que c’est une très mauvaise réponse au problème des armes, responsables de 48 000 morts par an dans le pays. Mieux vaudrait des lois plus strictes, disent-ils, plutôt que de placer une telle responsabilité sur des enfants. Des parents considèrent également que l’école n’est pas le lieu pour apprendre le fonctionnement d’une arme.
Il y a quelques semaines, on parlait du droit des parents à retirer leurs enfants d’un cours jugé contraire à leurs convictions religieuses. Mais dans le cas des armes au Tennessee, les cours sont obligatoires. Certains parents s’en plaignent. La Réponse de Chris Todd est sans équivoque, "on ne demande pas aux parents d’approuver un cours sur la sécurité incendie ou les risques liés aux tornades", dit-il.
D’autres États ont d’ailleurs suivi l’exemple du Tennessee, notamment l’Utah.
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