Le géant japonais de la vente d'occasion interdit la commercialisation de photos d’échographie pour mettre fin aux arnaques à la grossesse

Le site japonais Mercari a banni la vente de photos d’échographies suite à des arnaques visant des hommes, accusés à tort de grossesses, et extorqués financièrement. Certaines de ces escroqueries étaient même organisées par des gangs.

Article rédigé par Yann Rousseau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Au Japon de plus en plus d’annonces proposant des photos d’échographies à la vente se retrouvaient sur le site Mercari. (photo d'illustration). (PICTURE ALLIANCE / PICTURE ALLIANCE)
Au Japon de plus en plus d’annonces proposant des photos d’échographies à la vente se retrouvaient sur le site Mercari. (photo d'illustration). (PICTURE ALLIANCE / PICTURE ALLIANCE)

Mercari, le grand site de vente entre particuliers japonais vient de décider, en ce début septembre, d’interdire la vente de photos d’échographie parce que de plus en plus d’hommes se retrouvent piégés dans des arnaques à la grossesse. La plus grande plateforme de vente entre particuliers au Japon. Ça fonctionne comme Leboncoin ou eBay. On y trouve un peu de tout : des vélos d’occasion, des jeux vidéo ou encore des vêtements de marque.

Récemment, on voyait de plus en plus d’annonces proposant des photos d’échographies à la vente. Ces clichés en noir et blanc que vous remet votre gynécologue ou votre radiologue lors des visites de contrôle pour suivre la croissance du fœtus. Des vendeurs ont donc commencé à proposer ces images en ligne. Plus les clichés étaient récents, plus les prix grimpaient.

On pouvait atteindre 3 000 yens — soit environ 18 euros — pour une image datant de quelques jours seulement. Il y avait même beaucoup d’acheteurs. Mais depuis lundi 1 er septembre, Mercari a totalement interdit ce genre d’annonces. Selon les cabinets d’avocats, des personnes mal intentionnées achètent des échographies de fœtus en ligne et utilisent ces images pour faire chanter des hommes. Ce sont généralement des hommes ayant eu une relation d’un soir ou une relation extraconjugale — souvent avec des femmes beaucoup plus jeunes qu’eux — qu’ils entretiennent financièrement. L’équivalent des sugar daddies, même si au Japon, on parle de papa katsu.

Des victimes arnaquées de plusieurs milliers d'euros

Leurs partenaires les contactent, paniquées, en affirmant être enceintes. Elles les retrouvent ensuite pour leur montrer soit des tests de grossesse positifs, soit des photos d’échographie. Une preuve irréfutable. Elles expliquent alors qu’elles ont besoin d’une grosse somme d’argent pour se faire avorter. Beaucoup d’hommes se retrouvent ainsi contraints de payer. Les médias japonais ont rapporté, ces derniers jours, plusieurs cas où des victimes ont dû verser près de 6 000 euros dans ces arnaques à la grossesse.

Certains cabinets d’avocats publient en ligne des mises en garde contre ces arnaques et conseillent aux victimes de ne rien payer, mais la plupart des hommes ont peur du scandale, voire pour leur sécurité. Parfois, ces arnaques sont montées par des gangs. Dans ce cas, ce n’est pas la partenaire qui prétend être enceinte, mais des voyous qui connaissent la relation extraconjugale. Ils se font passer pour le mari ou le petit ami de la jeune femme, montrent les échographies et se disent très, très en colère. Bien souvent, cela suffit pour extorquer une petite fortune.

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