Des chercheurs chinois assurent avoir fabriqué de l’acier à une vitesse phénoménale et sans utiliser de charbon

Cette recette pourrait potentiellement révolutionner beaucoup d’industries et réduire énormément les émissions de CO2 sur la planète. Tous les grands sidérurgistes de la planète décortiquent les dernières annonces de ces chercheurs.

Article rédigé par Yann Rousseau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des rouleaux d'acier sur un marché de l'acier à Hangzhou, dans la province chinoise du Zhejiang, le 23 février 2025. (STR / AFP)
Des rouleaux d'acier sur un marché de l'acier à Hangzhou, dans la province chinoise du Zhejiang, le 23 février 2025. (STR / AFP)

Les médias chinois affirment qu’un laboratoire de l’Académie chinoise de l’ingénierie a récemment réussi l'exploit de produire de l’acier à une vitesse 3 600 fois supérieure à ce qui se fait traditionnellement dans les grandes aciéries et surtout sans utiliser de charbon. La recette de la fabrication d’acier est normalement très gourmande en charbon.

Pour fabriquer de l’acier, on part de minerai de fer, qu’on trouve dans des grandes mines en Australie ou au Brésil. On le fait chauffer à très haute température, près de 1 500 degrés, dans un haut fourneau avec du coke, un dérivé du charbon, très pur. Après cette opération qui dure des heures, on récupère de la fonte, très cassante, qui est ensuite affinée, avec de l’oxygène, pour être transformée en un acier brut plus résistant.

Mais tout ce processus demande beaucoup d’énergie, de charbon et émet donc énormément de CO2. À elle toute seule, l’industrie sidérurgique est responsable de 7% de toutes les émissions de CO2 de la planète. Donc une recette d’acier sans charbon serait une excellente nouvelle pour la planète, ce serait même une révolution.

Une réduction de 30% de l'énergie nécessaire au fonctionnement d'une aciérie

L’équipe chinoise, qui est emmenée par le professeur Zhang Wenhai, dit qu’elle a utilisé une recette très différente de ce qui se fait habituellement. Ils partent aussi de la poudre de minerai de fer. Mais là, ils la pulvérisent, en très grande quantité, dans un haut fourneau, avec un gaz. Tout se passe à très haute température. Cela provoque une réaction chimique explosive. En quelques secondes, ils obtiennent des sortes de gouttes de fer. Ce fer est ensuite transformé en acier. Les chercheurs pensent qu’ils pourraient réduire ainsi de 30% l’énergie nécessaire au fonctionnement de leurs aciéries.

Les experts disent que cette recette flash est déjà utilisée pour d’autres métaux non-ferreux. Beaucoup de chercheurs ont d’ailleurs déjà essayé de l’appliquer à l’acier, mais sans grand succès. Ils reconnaissent toutefois que les résultats de l’équipe chinoise sont impressionnants. La difficulté maintenant, c’est de passer de la production en laboratoire à la production de masse, dans la vraie vie.

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