Aux États-Unis, des parents d'élèves obtiennent le droit de choisir les cours selon leurs croyances religieuses
Dans le Maryland, près de Washington, les parents d’élèves de primaire peuvent désormais décider de ne pas laisser leurs enfants participer à un cours si l’instituteur ou l’institutrice étudie un livre contraire à leurs croyances religieuses.
Depuis le mois de juin, les parents d’élèves du primaire ont désormais la possibilité de retirer leurs enfants d’un cours si l’enseignant aborde un livre jugé incompatible avec leurs convictions religieuses. Il s'agit d'une décision prise par la Cour suprême, jugée très conservatrice, et constitue un exemple de plus de la guerre culturelle en cours de l’autre côté de l’Atlantique.
Des parents d’élèves, de confession catholique, musulmane et orthodoxe, du comté de Montgomery ont attaqué en justice l’académie scolaire à cause de six livres en particulier. Parmi ces six livres, on retrouve, par exemple, Le prince et le chevalier, dans lequel un prince tombe amoureux d’un chevalier, Born Ready, l’histoire d’un garçon transgenre, ou encore Le mariage d’oncle Bobby, dans lequel un personnage homosexuel se marie. Ces livres, selon la plainte, contiennent des "idéologies politiques sur la vie de famille et la sexualité qui ne correspondent pas à la science, au sens commun et au bien-être des enfants". Bien qu'un juge local ait donné raison à l’académie, l’affaire dite "Mahmoud contre Taylor" est remontée jusqu’à la Cour suprême, très portée sur les affaires de discrimination religieuse.
La Cour suprême donne raison aux parents d'élèves
De son côté, la plus haute juridiction des États-Unis a, elle, donné raison aux parents d’élèves. Cette institution se compose de neuf juges et aujourd’hui six de ces juges sont des conservateurs, les trois restants étant libéraux. La Cour suprême a, donc, décidé à six votes contre trois que les familles étaient dans leur droit. Les parents contrôlent "l’éducation religieuse" de leurs enfants, a rappelé le juge conservateur Samuel Alito. Les livres en question, dit-il, "présentent certaines valeurs et croyances comme des choses à célébrer et d’autres valeurs et croyances comme des choses à rejeter". En conséquence, chaque école du Maryland doit donc prévenir les parents des livres qui seront étudiés. "C’est une victoire historique pour les droits des parents", s’est félicité l’avocat des familles. Bill Cassidy, un sénateur républicain de Louisiane, estime, quant à lui, que "les élèves ne devraient pas être forcés de travailler sur des sujets comme le genre et la sexualité qui vont à l’encontre des croyances religieuses de leur famille". La Louisiane et d’autres États pourraient, dès lors, suivre l’exemple du Maryland. Rappelons que c'est Donald Trump qui a fortement déséquilibré la Cour suprême en nommant trois juges très conservateurs.
Après une décision de la Cour suprême, il arrive souvent qu’un juge opposé à la décision détaille son avis par écrit. C’est, notamment, ce qu’a fait la libérale Sonya Sotomayor, se demandant comment l’école publique, censée transmettre des valeurs communes, allait remplir son rôle si "des élèves sont isolés des idées et des concepts qui pourraient entrer en conflit avec les croyances religieuses de leurs parents". Cet avis ne changera, toutefois, pas la décision de la Cour. Une professeure de droit, à l’université Loyola, s’inquiète de la "porte ouverte" pour les parents en désaccord avec d’autres sujets. Par exemple, certains pourraient dire qu’ils ne souhaitent pas que leurs enfants apprennent certains aspects de l’histoire de l’Amérique. De son côté, l’organisation PEN America, qui défend la liberté d’expression, signale que traiter différemment des livres pour enfants avec des personnages LGBT et des livres sans personnages LGBT relève de la discrimination.
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