Austin, première ville à tester les taxis sans chauffeur de Tesla

Il ne s’agit pour l’instant que d’un test grandeur nature mais Elon Musk, le patron du constructeur de voitures électriques, a de grosses ambitions dans ce secteur. Même si les tests ne se sont pas déroulés parfaitement jusqu’ici.

Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un robotaxi de Tesla en activité dans les rues d'Austin, au Texas, le 27 juin 2025. (THE AUSTIN AMERICAN-STATESMAN/HE / HEARST NEWSPAPERS / VIA GETTY)
Un robotaxi de Tesla en activité dans les rues d'Austin, au Texas, le 27 juin 2025. (THE AUSTIN AMERICAN-STATESMAN/HE / HEARST NEWSPAPERS / VIA GETTY)

Les tests avaient été retardés mais depuis le 22 juin, entre 10 et 20 robotaxis Tesla circulent dans les rues d’Austin, la capitale du Texas, des Tesla Model Y très exactement, c’est-à-dire l’équivalent d’un SUV. Il n’y a personne au volant mais un employé occupe le siège à côté de celui du conducteur pour intervenir en cas d’incident. Les voitures ont encore certaines contraintes. Elles ne passent pas, par exemple, par des intersections jugées trop dangereuses et ne sortent pas en cas de trop mauvais temps.

Les courses ne sont pas ouvertes au grand public pour l’instant. Elles coûtent chacune 4,20 dollars. Ce n'est pas un hasard : 4/20, c’est la date du 20 avril (aux États-Unis, on indique le mois en premier), et la journée officieuse de la marijuana. Elon Musk a déjà utilisé cette blague chiffrée dans le passé. Autre trait d’humour, la carte de la zone dans laquelle ces Tesla circulent : limitée à une certaine partie de la ville et sur la carte, le dessin de cette zone ressemble à un...pénis. "Plus gros et sans coupures", a tweeté le milliardaire en publiant la carte sur son compte.

Des blagues mais quelques ratés

Les réseaux sociaux se sont régalés des problèmes rencontrés par ces robotaxis qui ont roulé sur le trottoir, fait des excès de vitesse, freiné brutalement sans raison ou emprunté la mauvaise voie de circulation. Une des Tesla s’est arrêtée à une intersection avec des feux de circulation pour laisser sortir ses passagers, ce qui est dangereux bien sûr. Plusieurs incidents – un véhicule qui roule à contresens pendant six secondes, par exemple - ont été relayés dès le premier jour. Si le Texas fait partie des États américains ouverts à ces tests grandeur nature, des législateurs ont tout de même fait comprendre qu’ils auraient préféré que Tesla retarde de plusieurs mois son opération, histoire de continuer à travailler sur la sécurité de ses véhicules et la précision de son système.

Ce n’est pas vraiment une bonne publicité alors que les voitures autonomes sont une des priorités d’Elon Musk. Il parle depuis longtemps d’un monde aux routes remplies de voitures autonomes. Les propriétaires de Tesla peuvent payer un supplément pour un pilotage automatique partiel – il faut garder ses mains sur le volant notamment – qui laisse, entre autres, la voiture se garer toute seule. Mais la marque fait face à plusieurs enquêtes des autorités sur des accidents liés à ce pilotage automatique.

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Il s’était murmuré que l’engagement d’Elon Musk dans le gouvernement de Donald Trump en début d’année lui servait aussi à tempérer ces investigations. Sauf que cet engagement a affecté l’image de la marque dont beaucoup d’acheteurs ne sont pas des électeurs de Donald Trump, lui-même pas un amoureux transi de l’électrique. Les ventes sont en baisse. Et sur le terrain des robotaxis, Waymo, filiale de Google, a une avance certaine. Elle opère à Phoenix, Los Angeles, Atlanta, San Francisco et Austin, le plus souvent en mode pleinement autonome sans personne au volant ou sur le siège passager, contrairement à Tesla. Musk, lui, reste optimiste. Il espère voir ces robotaxis dans la région de San Francisco d’ici quelques semaines.

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