Une alternative franco-allemande à Google Docs

Pour s’affranchir un peu plus des technologies américaines, l’Europe lance un clone de Google Docs et d’Office de Microsoft. Il s’appelle tout simplement : Docs. Il a été développé par les équipes numériques des gouvernements français et allemand.

Article rédigé par Anicet Mbida
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un clavier d'ordinateur. Image d'illustration. (ANDREW BROOKES / IMAGE SOURCE / GETTYIMAGES)
Un clavier d'ordinateur. Image d'illustration. (ANDREW BROOKES / IMAGE SOURCE / GETTYIMAGES)

Quand on lance Docs, qui est censé concurrencer Google Docs, en ce mois de mars, on a vraiment l’impression d’être dans Google Docs. On peut travailler sur un même document à plusieurs en temps réel. Gérer les droits d’accès des uns et des autres. Il intègre même des fonctions d’intelligence artificielle pour reformuler un paragraphe, le résumer ou le traduire. Donc c’est assez complet. Mais surtout, il est gratuit et beaucoup plus sûr, puisqu’il fonctionne sur des serveurs gérés directement par l’État français. Il n'y a aucun risque qu’un gouvernement étranger vienne fouiller à l’intérieur. On peut même l’installer sur ses propres serveurs, à demeure, pour être sûr qu’aucune donnée sensible ne sortira de ses murs. Tout l’inverse de Google Docs ou d’Office de Microsoft.

Tout le monde ne peut y avoir accès pour l’instant. Ce logiciel est réservé aux organisations possédant un identifiant ProConnect. Soit l’équivalent professionnel de FranceConnect. Cela permet d’accéder aux services numériques de l’État. Évidemment, toutes les administrations, les écoles et les instituts de recherche pourront se connecter. En revanche, pas les particuliers, du moins dans un premier temps.

Remplacer les logiciels étrangers

Docs fait d’ailleurs partie d’un groupe d’applications baptisé La Suite Numérique. On y retrouve l’équivalent français d’outils de visioconférence comme Zoom ou Meet. Un clone de Gmail ou encore une alternative souveraine à WeTransfer, France Transfer. L’objectif étant de remplacer les logiciels étrangers pour limiter notre dépendance technologique et de s’assurer que les données des Français restent bien en France. Notamment avec les tensions géopolitiques actuelles.

Il va y avoir une vraie concurrence : outils américains contre outils français et européens. Cette suite part avec un sérieux handicap. On a l’a tous constaté : les géants américains sont des champions du marketing. Une fois que l’on s’est habitué à leurs outils, on a du mal à passer à d’autres, quelles que soient leurs qualités techniques ou souveraines. Ce sera le principal défi de cette suite : convaincre de l’adopter. Et cela commence déjà par la faire connaître. 

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