Syrie : la chute de Bachar al-Assad illustre "la dégringolade" d'un "régime sous assistance respiratoire", souligne Hasni Abidi
Après une offensive fulgurante, les rebelles syriens ont annoncé dimanche 8 décembre la chute du président Bachar al-Assad et la "libération" de la capitale, Damas.
Les rebelles, menés par des islamistes radicaux, ont annoncé ce dimanche à la télévision publique syrienne la chute du président Bachar al-Assad et la "libération" de la capitale, Damas, après une offensive fulgurante qui a mis fin à près d'un demi-siècle de règne de la famille Assad.
Le régime syrien était "sous assistance respiratoire"
Pour le directeur du Centre d'études sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam), Hasni Abidi, invité ce dimanche de franceinfo, cette "accélération de l'histoire est le résultat de l'incapacité du régime syrien à contrôler l'armée et l'état-major". Un régime qui était "sous assistance respiratoire", a-t-il jugé.
Depuis le début de leur offensive, le 27 novembre dans le nord-ouest de la Syrie, les rebelles ont très vite conquis plusieurs grandes villes syriennes, facilité par l'effondrement des forces gouvernementales. Une prise de pouvoir de la capitale syrienne "qui n'est pas surprenante", a estimé le chercheur, puisque le chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), Abou Mohammad al-Jolani, "avait annoncé il y a 14 mois qu'il avait l'intention de marcher sur Damas et que la chute du régime restait son ultime objectif".
Le régime de Bachar al-Assad a "perdu ses derniers remparts"
Toutefois, "ce qui est surprenant, c'est la dégringolade de ce qui reste de l'armée syrienne, mais aussi le retrait et la fin du soutien de ses deux alliés", l'Iran et la Russie, a précisé Hasni Abidi. Le régime de Bachar al-Assad a "perdu ses derniers remparts, les soldats et la population, ce qui a facilité la tâche à cette opposition", a assuré le directeur du Cermam.
Pour Hasni Abidi, s'"il est trop tôt pour parler d'une transition", il convient pour l'heure de parler d'une phase de "passation de pouvoir". Abou Mohammad al-Jolani a appelé ses combattants à ne pas s'approcher des institutions publiques, ajoutant que celles-ci restaient sous contrôle du Premier ministre jusqu'à la "passation officielle". "Aujourd'hui, Abou Mohammad al-Jolani s'inscrit plutôt dans un répertoire national en disant que son mouvement n'est pas du tout affilié à Al-Qaïda ni à l'État islamique", a-t-il ajouté, "c'est ce qui fait sa force et sa faiblesse". "Une fois le régime tombé, il y aura certainement des divergences entre les différents groupes réunis sous la bannière de cette organisation Hayat Tahrir al-Sham", a avancé le spécialiste des relations internationales.
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