Menace de dissolution, déclarations de Bruno Retailleau, inondations au Texas... Le 8h30 de Roland Lescure

Roland Lescure, député des Français d'Amérique du Nord, ancien ministre de l'Industrie était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 8 juillet 2025. Menace de dissolution, Bruno Retailleau et inondations au Texas, il répondait aux questions d'Agathe Lambret et Jérôme Chapuis.

Le pouvoir de dissoudre l'Assemblée : "une arme de dissuasion"

Alors que le président de la République peut à nouveau menacer de dissoudre l'Assemblée nationale à partir de mardi 8 juillet, Roland Lescure, député Renaissance, estime qu'"on n'a pas intérêt à la dissolution" agitée comme "une arme de dissuasion". Pour l'éviter, le vice-président de l'Assemblée nationale appelle les groupes politiques à se "réveiller" pour "éviter un blocage". 
 
Roland Lescure se dit "à peu près convaincu qu'[Emmanuel Macron] n'utilisera pas [la dissolution] s'il n'a pas à le faire. Donc il faut éviter un blocage". Toutefois le député des Français établis à l'étranger se dit aussi "extrêmement préoccupé de la séquence budgétaire qui s'ouvre. On va devoir prendre des décisions difficiles". Le macroniste appelle à "faire des compromis" même si "ça fait mal" pour pouvoir voter un budget "qui nous éloignera de l'écueil, parce que je pense qu'aujourd'hui on n'est pas loin du mur", prévient l'ancien ministre de l'Industrie. 

Déclarations de Bruno Retailleau "séparer ceux qui veulent présider"

"Présider ou gouverner, il faut choisir", lance le député à l'adresse de Bruno Retailleau. Interrogé sur la sortie du ministre de l'Intérieur, qui veut couper les subventions aux énergies renouvelables, le député des Français d'Amérique du Nord dénonce "un mélange des genres". Bruno Retailleau s'exprimait en tant que président du parti Les Républicains dans les colonnes du Figaro, mercredi 2 juillet. 
 
"Bruno Retailleau est ministre de l'Intérieur, il s'occupe de la sécurité des Français", rappelle le député macroniste, dénonçant "des prises de position qui ne sont pas du niveau de ce que doit être la prise de parole d'un ministre de gouvernement qui est censé être solidaire des politiques qu'on met en œuvre". 
 
En tant que chef du parti LR, Bruno Retailleau "commence à se projeter, j'ai l'impression, sur 2027", observe Roland Lescure. "Il faut vraiment séparer ceux qui veulent présider. En attendant que ceux qui gouvernent se concentrent sur le gouvernail", rappelle à l'ordre le vice-président de l'Assemblée, rappelant qu'il va falloir faire face à des "défis majeurs" dans les 18 mois qui viennent. 

Inondations meurtrières au Texas : "on dépasse toutes les limites"

Après les inondations dévastatrice au Texas qui ont fait plus de 100 morts, Roland Lescure, sonne l'alarme. "Ça a toujours été une région sujette à ce type d'intempéries, mais là, on dépasse toutes les limites et ça doit évidemment nous alerter", réagit le député macroniste. Concernant le bilan, il souligne que les "Français sont épargnés, les Texans ne le sont pas". "On a des dizaines de personnes déplacées ou confinées, des jeunes qui sont morts dans une crue historique", rappelle-t-il.

"L'alerte n'était pas au niveau de l'intensité du désastre", déplore le député. Roland Lescure reste prudent sur les accusations qui visent Donald Trump. Le président est accusé d'être en parti responsable, après les coupes budgétaires drastiques dans les services météorologiques qui ont peut-être portée atteinte à la fiabilité des alertes et des prévisions. "Est-ce que s'il y avait eu les employés de Météo USA qui avaient quitté leur poste quelques semaines auparavant, le résultat aurait été différent ? C'est difficile à dire", répond le député des Français d'Amérique du Nord.

"Ce qui est clair en tout cas, c'est que le nombre de catastrophes naturelles d'ampleur exceptionnelle dans le monde est en train d'exploser", alerte Roland Lescure. "Face à cela, il faut plutôt investir dans la science, dans les dispositifs d'alerte, utiliser les nouvelles technologies pour essayer à la fois d'en limiter les effets et de prévenir les victimes de manière à en limiter le nombre. Ce n'est clairement pas le sentier que prennent les États-Unis d'Amérique aujourd'hui".