Exposition Toutankhamon : "cette passion pour l'Égypte est universelle", selon l'écrivain Robert Solé
Le journaliste et écrivain, spécialiste de l'Égypte, était l'invité d'un "8h30 Fauvelle-Dély" spécial consacré à l'exposition événement "Toutankhamon, le Trésor du Pharaon" à Paris.
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Cent cinquante objets issus de la tombe du pharaon Toutankhamon, dont 60 n'avaient jamais franchi les frontières égyptiennes auparavant, c'est la promesse de l'exposition-événement "Toutankhamon, le Trésor du Pharaon", présentée à la Grande Halle de la Villette, à Paris, du 23 mars au 15 septembre. Pour l'écrivain et journaliste d'origine égyptienne Robert Solé, "le fait qu'il y ait peu d'objets, fait qu'ils sont très bien mis en scène".
Les anciens Égyptiens étaient tellement attachés à la vie qu'ils ont voulu rendre leur mort éternelle
Robert Soléà franceinfo
Pour l'auteur, les merveilles présentées lors de cette exposition sont "une leçon de vie". "Les anciens Égyptiens étaient tellement attachés à la vie qu'ils ont voulu rendre leur mort éternelle, d'où les momies, cette parfaite conservation des corps" , analyse Robert Solé. "Cette civilisation nous donne l'impression d'un amour de la vie, d'une harmonie, d'un équilibre, d'une sagesse", ajoute-t-il.
Une passion universelle
Le spécialiste de la civilisation égyptienne rappelle qu'"aucune civilisation aussi ancienne ne nous a légué autant de merveilles et aussi bien conservées. L'Égypte c'est un musée de plein air, c'est un désert traversé par un fleuve, un soleil éclatant". Pour Robert Solé, la fascination que suscite l'Égypte s'explique par plusieurs facteurs : "les momies, c'est quelque chose qui trouble énormément, un mélange entre mort et vivant, et puis les hiéroglyphes, c'est l'écriture la plus suggestive, la plus visible et en même temps la plus incompréhensible. Tout ça a créé cette passion, cet attrait pour l'Égypte, qui est universel", explique l'écrivain.
Le retour des œuvres en question
L'Égypte antique, "c'est une vitrine formidable. C’est une introduction à l'Égypte. Il y a eu un débat. Est-ce que c'est normal que des pièces d'antiquités égyptiennes se trouvent encore à l'étranger ?", s'interroge Robert Solé. "L'Égypte ne les réclame pas, elle ne réclame que quelques objets", selon lui. "L'Égypte réclame le rapatriement de pièces emblématiques comme le buste de Néfertiti à Berlin ou la pierre de Rosette [stèle découverte en 1799, pendant l'expédition de Napoléon Bonaparte] à Londres", précise-t-il.
L'auteur affirme que des musées en France ont, bien entendu, des pièces ramenées d'Égypte "avant qu'il y ait une législation, mais il faut dire que les Européens étaient les seuls à s'intéresser à l'antiquité égyptienne", a-t-il souligné. "Il y a une diplomatie culturelle. L'Égypte affiche son antiquité. C'est très important parce que l'image de l'Égypte actuelle s'est dégradée alors que l'image de l’Égypte ancienne est intacte et ne bouge pas.", a-t-il affirmé.
Les défis de l'Égypte contemporaine
Dans un monde arabe instable, Robert Solé estime que l'Égypte est un rempart contre la menace islamiste, mais un "rempart avec des trous, un rempart fragile". Emmanuel Macron s'était rendu à la fin du mois de janvier en Égypte et avait souligné l'importance pour la France d'entretenir des relations privilégiées avec ce pays de 100 millions d'habitants.
Pour l'écrivain, l'Égypte contemporaine a deux problèmes : "C'est un régime autoritaire certainement, où les libertés politiques sont profondément entravées. Mais il n'y a pas que ça qui est entravé. Il y a deux chapes de plomb. La chape de plomb politique et puis il y a la religion".
Robert Solé, Les Méandres du Nil (Seuil), à paraître en mai 2019.
Retrouvez l'intégralité de l'émission "8h30 Fauvelle-Dély" du vendredi 22 mars 2019 :
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