Exclusion de Thomas Portes à l'Assemblée : "Dans un pays qui a connu Samuel Paty, on ne peut pas se permettre ce type d'appel à la haine", dénonce Thomas Ménagé

Le porte-parole du groupe Rassemblement national (RN) à l'Assemblée et député du Loiret était l'invité du "8h30 franceinfo", samedi 11 février 2023. Député LFI exclu de l'Assemblée nationale, réforme des retraites... Il répondait aux questions de Lorrain Sénéchal et Neila Latrous.

Député LFI exclu : "on ne peut pas se permettre ce type d'appel à la haine"

"Dans un pays qui a connu Samuel Paty, ce professeur assassiné en octobre 2020 dans les Yvelines, on ne peut pas se permettre ce type d'appel à la haine et à la violence", dénonce le député Thomas Ménagé, après l'exclusion de l'élu La France insoumise Thomas Portes. Ce dernier a été exclu 15 jours de l'Assemblée nationale vendredi pour avoir tweeté une photo le montrant le pied posé sur un ballon à l'effigie du ministre du Travail, Olivier Dussopt.

Thomas Ménagé considère que la photo de l'élu Insoumis donne l'impression d'avoir "une tête décapitée, un visage au sol". "Il l'a fait avec son écharpe tricolore", alors qu'il "représentait la nation française et le peuple", s'indigne le porte-parole des députés RN. Le député RN du Loiret dénonce également le "climat déjà délétère" dans lequel s'inscrit cette polémique, qu'il qualifie de "provocation". Il fait ainsi référence aux "intimidations d'élus" et "aux menaces de la présidente de la Commission des Affaires sociales", en marge de l'examen de la réforme des retraites dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.

T. Portes (LFI) exclu 15 jours de l’Assemblée après son tweet “Il a attendu d’être sanctionné pour faire ses excuses. Dans un pays qui a connu Samuel Paty, on ne peut pas se permettre ce type d’appel à la haine”, estime le RN Thomas Ménagé. “On ne peut pas tout accepter.” pic.twitter.com/DvNE2OZCvp

— franceinfo (@franceinfo) February 11, 2023

Retraites : Thomas Ménagé accuse la Nupes "d'empêcher de parler du fond"

Thomas Ménagé s'emporte également contre la réaction du groupe Nupes, qui dénonce dans un communiqué "un coup monté" pour "retirer une voix à l'opposition" en plein débat sur la réforme des retraites. Pour le député RN, ces propos sont "indignes" : "Au lieu de dénoncer le comportement de ce député de La France insoumise, ils vont sur un terrain politicien et quand bien même nous sommes totalement, frontalement opposés à cette réforme injuste de casse sociale, on ne peut pas tout accepter pour la contrer", s'insurge-t-il.

Il accuse la Nupes "d'empêcher" les parlementaires "de parler du fond" du projet de loi, "avec la complicité de la macronie qui a ralenti les débats". Thomas Ménagé estime que la majorité présidentielle et les députés de gauche sont même "alliés dans une volonté d'obstruction de ne pas arriver à l'article 7", qui concerne le report de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

L'index senior "ne sert à rien" et "va ajouter de la complexité aux entreprises"

En cette quatrième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le député RN du Loiret préfère se pencher sur le fond du texte, plutôt que sur les polémiques. Il précise ainsi la position de son groupe sur l'index senior qui "ne sert", selon lui, "strictement à rien et va ajouter de la complexité aux entreprises". "C'est un peu comme les numéros verts, c'est ce qu'on propose quand on n'a rien d'autre et qu'on ne sait pas quoi faire", ironise Thomas Ménagé. Il souhaite qu'un effort soit fait en revanche sur "la formation et l'accompagnement des entreprises".

Il explique aussi être contre la suppression de tous les régimes spéciaux. Le député RN se dit favorable à l'abandon des régimes spéciaux "de la Banque de France, du Conseil économique, social et environnemental, qui ne sont pas des postes très difficiles et qui n'ont pas de problème d'attractivité", mais il plaide pour conserver les régimes spéciaux "de la RATP, des industries électriques et gazière à moyen ou long terme".

S'il redit que le rôle des élus "est d'être dans l'hémicycle" pour notamment "adoucir cette réforme", Thomas Ménagé appelle tout de même "les Français à aller" dans les cortèges samedi.

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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du samedi 11 février 2023 :