Vidéo Pigüé, petit bout d'Aveyron perdu en Argentine depuis la fin du XIXe siècle

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Article rédigé par France 2
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En plein milieu de l'Argentine, il existe une ville où l'on parle français. Pigüé n'a pas oublié ceux qui ont traversé l'océan pour s'y installer, il y a cent quarante ans. "Envoyé spécial" a accompagné un couple d'Aveyronnais parti sur les traces de ses cousins émigrés.

Pigüé : c'est ici que les Aveyronnais ont rencontré le Nouveau Monde, à la fin du XIXe siècle. A quelque 500 kilomètres au sud de Buenos Aires, au beau milieu de la province agricole de La Pampa, ils ont fondé une ville. Chassées par le manque de terres et de travail, 140 familles aveyronnaises ont traversé l'océan et y ont posé leur paquetage. A l'époque, le voyage durait un mois et demi.

Aujourd'hui, la petite ville de 20 000 habitants a gardé la mémoire de ses fondateurs : à 12 000 kilomètres du clocher de sa cathédrale, une artère porte le nom de la capitale aveyronnaise, la rue "Ciudad de Rodez" ("ville de Rodez"). Sur des photos en noir et blanc exposées dans un parc, des hommes posent devant des montagnes de sacs de blé, "les moissons, c'était une autre échelle", remarque Gérard Gasq, qu'une équipe d'"Envoyé spécial" a suivi sur les traces de ses ancêtres. Ils portent le chapeau typique de l'Aveyron, constate-t-il, et les femmes, elles, ressemblent à sa grand-mère.

Sur les traces des émigrés de La Pampa

Ce passionné de généalogie a découvert qu'un cousin de cette grand-mère avait émigré à Pigüé en 1903. Alors avec sa femme Pascale, originaire de Laguiole, il a voulu rencontrer le petit-fils de son aïeul... et les deux hommes sont tombés dans les bras l'un de l'autre.

Le Pigüense a conservé le nom de famille aveyronnais de son grand-père, Sevenié, ainsi que de précieuses photos de famille qu'il montre à ses cousins de l'Aveyron. Parmi ces souvenirs, celle d'une maison aux volets de bois : le berceau des Sevenié dans l'Aubrac. "Je me sens français dans mon cœur", confie Luis María Sevenié avec émotion. Son père avait beau être argentin, chaque 14 juillet, "il se souvenait toujours avec amour" de la fête nationale de la France, raconte-t-il. C'est toute la ville qui cultive la mémoire de ses origines et chaque 4 décembre, l'anniversaire de la fondation de Pigüé se fête au son de La Marseillaise...

Extrait de "Mercosur, les Aveyronnais de La Pampa", un reportage à revoir dans "Envoyé spécial".

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