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Vidéo Envoyé spécial : "Les rescapées de l’enfer de Daech"

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Article rédigé par franceinfo - Hela Khamarou
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La nouvelle s'était vite répandue l'été dernier sur les réseaux sociaux. Les jidahistes du groupe Etat islamique avaient kidnappé des femmes yézidies dans le Kurdistan irakien. Devenues esclaves sexuelles, certaines ont réussi à prendre la fuite et racontent leur histoire. Extrait. 

Membres d’une communauté religieuse ancestrale non musulmane, les Yézidis sont devenus la cible des combattants du groupe Etat islamique. Les méthodes de ces jihadistes sont toujours plus barbares et font couler le sang en Irak et en Syrie. En août dernier, ils ont kidnappé des centaines de femmes de cette minorité pré-islamique. Arrachées à leurs familles, elles sont devenues des trophées de guerre. Une marchandise comme une autre, qui se négocie en dollars.

Des agressions racontées à la troisième personne

Dans cet extrait du reportage signé Pascale Bourgaux, la journaliste a recueilli le témoignage de quelques femmes revenues de l’enfer. L’une d’elles raconte que les hommes de Daech frappaient et agressaient les femmes achetées. "Ils les droguaient, et parfois ils s’y mettaient à plusieurs pour leur tenir les jambes." Des histoires de viols à répétition, sans jamais utiliser le mot tabou - par honte, et par peur de se voir rejetées par leur communauté. Beaucoup étaient vierges quand elles ont été enlevées. 

Victimes d’actes innommables, elles refusent de parler en leur nom, mais racontent l’histoire d’autres femmes prises de force. Car dans cette société patriarcale très fermée, perdre sa virginité, c’est perdre son honneur. Ces femmes préfèrent ne pas l'avouer pour ne pas être exclues.

Des filles choisies par "tirage au sort"

L’une d’elles témoigne : "Dès que les jihadistes arrivaient, on allait dans la salle de bains et on fermait la porte à clé. Parfois, on se cachait sous le lit" - comme si cela pouvait arrêter ces hommes sanguinaires. Sur internet, des vidéos de propagande montrent des jihadistes excités à l'idée d'acheter des Yézidies. "C'est le jour du marché", se réjouissent les combattants, hilares. 

"Parfois, ils ne choisissaient pas les filles en fonction de leur beauté mais par tirage au sort. Chacun repartait avec la fille qui lui avait été attribuée", confie Zilane, 18 ans. Ces récits, toujours rapportés à la troisième personne, dénoncent la cruauté de Daech.

Dabiq, le magazine de propagande du groupe, revendiquait en octobre dernier la mise en esclavage des femmes et des jeunes filles yézidies, conformément, pouvait-on lire, à ce que prévoit la charia pour les infidèles (les non-musulmans). 

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