: Vidéo "Complément d'enquête" : Stanislas, les dérives d’une école d'excellence

Stanislas. Ce nom a rallumé la guerre scolaire après les déclarations de l’éphémère ministre de l’Education nationale, Amélie Oudéa-Castéra. Symbole de l’excellence académique pour les uns, de l’entre-soi des élites pour les autres, cette école privée qui cultive la discrétion s’est retrouvée au cœur du débat public. 

L’établissement, situé dans les beaux quartiers de Paris, a vu passer dans ses murs un président de la République, des ministres, des généraux, des patrons de grandes entreprises. Il affiche 100% de réussite au bac, et propose des classes préparatoires aux grandes écoles classées parmi les meilleures de France. Chiffres à l’appui, la rédaction de "Complément d'enquête" démontre qu'il s'agit d'un des lycées de France où la mixité sociale est la plus faible. 

Le ministère diligente une inspection

L’école a fait l’objet de graves accusations qui ont conduit le ministère à diligenter une inspection. Le magazine revient sur les pratiques contestées de cet établissement, une école privée sous contrat avec l’Etat où la religion catholique occupe une place prépondérante.

L’école a recruté, à plusieurs reprises, des prêtres de la mouvance intégriste. Pendant près de dix ans, l’établissement a fait appel à une conférencière qui a une vision très particulière de l’éducation sexuelle, incitant notamment à la chasteté avant le mariage. Très engagé dans la Manif pour tous au moment du vote du mariage homosexuel, Stanislas aurait laissé prospérer un climat homophobe. C’est en tout cas ce que nous racontent des anciens élèves. L’établissement dément ces accusations.

Un ancien surveillant en procès

En septembre 2024, un ancien surveillant de Stanislas a été condamné à un an de prison avec sursis pour violences sur des élèves. Il a fait appel du jugement. Quelques années plus tôt, il avait été licencié par l’établissement pour avoir consulté pendant ses heures de travail des vidéos pornographiques de très jeunes hommes. Dans ces deux affaires, l’établissement a choisi le silence pour protéger sa réputation.

Une enquête de Nathalie Sapena, Brice Le Borgne, Steven Pichavant et Olivier Broutin.

Dans les fauteuils rouges : Othman Nasrou, secrétaire d'Etat chargé de la citoyenneté et de la lutte contre les discriminations.

La rédaction de "Complément d'enquête" vous invite à commenter l'émission sur Facebook ou sur X avec le hashtag #ComplementDenquete.

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Parmi nos sources

- Le rapport de l’IGESR sur Stanislas, disponible sur le site de Mediapart.

- Les travaux statistiques de l’économiste Julien Grenet sur la part grandissante de l’école privée à Paris (février 2024).

- Le rapport parlementaire sur le financement public de l’enseignement privé sous contrat (avril 2024).

- Le rapport de la Cour des comptes sur l’enseignement privé sous contrat (juin 2023).

- Pour déterminer le positionnement du lycée Stanislas parmi tous les lycées de France, nous avons utilisé des indicateurs publics que l’on trouve sur le site de l’Education nationale : les indices de position sociales de tous les lycées de France, l’Indice de position sociale défini par le ministère de l'Education nationale.

- Le règlement intérieur de Stanislas de l’année 2024-2025, appelé "règles de vie", sur le site de Stanislas.

- Les publications du journal interne "Echo de Stan".

- La chaîne YouTube du collège Stanislas.

- Les deux articles de presse qui motivent le déclenchement de l’inspection générale à Stanislas : "L’univers sexiste, homophobe et autoritaire de Stanislas, le 'meilleur' lycée de France" (Mediapart, 28 juin 2022), "Stanislas, le collège d'élite qui prône la 'pudeur' féminine face aux 'pulsions' des garçons" (L'Express, 8 juin 2022).

- Autres articles : "Un ex-cadre d’un lycée catholique d’excellence visé par une enquête judiciaire pour agression sexuelle et violences" (Le Monde, 14 décembre 2020), "Les démons du collège Stanislas, citadelle de l’enseignement privé catholique" (Le Monde, 2 août 2023).

Liste non exhaustive.