: Vidéo "Affaires sensibles". Meurtre de Carole Soltysiak : trente-cinq ans après, la mise en examen d'un "troisième homme" permettra-t-elle un procès ?

C'était il y a trente-cinq ans. L'affaire Carole Soltysiak, cette adolescente assassinée en 1990, n'est toujours pas élucidée. Dix ans plus tard, un trio de suspects a été placé en garde à vue. L'un d'eux est ressorti libre en l'absence de charges, mais Alain Large, dit "le Sphinx", puis François Iacobellis, dit "Iaco", ont livré des aveux partiels. L'espoir d'un procès renaît alors pour la maman de Carole... Mais les deux hommes se sont par la suite rétractés.

Après des années de stagnation, le dossier est rouvert en 2023 par le tout nouveau pôle "cold cases" de Nanterre. Et c'est une magistrate réputée tenace qui le récupère : Sabine Kheris a déjà fait avouer trois meurtres à "l'ogre des Ardennes", Michel Fourniret. Avec un gendarme de la section de recherches de Dijon, la juge explore les failles de l'enquête. Deux témoignages qui n'avaient pas été exploités au début de l'affaire retiennent leur attention. A quelques centaines de mètres du lieu où son petit ami a raccompagné Carole Soltysiak ce soir-là, deux jeunes filles rapportent des faits troublants, qui se seraient produits juste avant sa disparition.

Deux témoignages troublants et non exploités

Plus de trente ans après leur première audition, les deux témoins sont à nouveau entendues. La première raconte que ce jour-là, elle rentrait chez elle en fin d'après-midi dans les faubourgs de Montceau-les-Mines. La nuit était tombée lorsqu'elle a vu trois hommes sortir d'un bar et se diriger vers une petite voiture blanche. "Venez, on la suit", a-t-elle entendu distinctement. L'adolescente s'est mise à courir et a pu leur échapper.

La scène que rapporte la deuxième témoin se serait produite quelques minutes plus tard dans le même secteur. Elle aussi dit avoir été suivie par une petite voiture blanche, dont la portière avant était entrouverte. Par la lunette arrière, un homme la fixait, dont elle n'a pas oublié le "regard glaçant et qui faisait peur". Par chance, la voiture a finalement bifurqué.

Trois hommes "en chasse" dans une petite voiture blanche

Trois hommes "en chasse", prêts à tout pour embarquer une jeune femme dans leur véhicule... qui pourrait être une Fiat Panda blanche, selon la description des témoins. Quant à ses occupants, l'une d'elles pense reconnaître François Iacobellis, et la seconde Jean-Yves Falconieri, celui-là même qui était ressorti libre de sa garde à vue vingt-quatre ans plus tôt, en 2000...

Jean-Yves Falconieri se trouvait-il à bord de cette petite voiture blanche qui accostait des jeunes filles à Montceau-les-Mines, juste avant l'enlèvement de Carole Soltysiak ? Pour Claude Jeanguenin, ancien major de la section de recherches de Dijon, dans le cas où la présence de ses acolytes serait avérée, la sienne ne ferait guère de doute : "Falconieri, j'ai du mal à imaginer qu'il ne fasse pas partie de l'équipe ce soir-là. Généralement, ils sortaient ensemble toute la soirée, voire toute la nuit."

L'enquête, toujours en cours, devra déterminer si Jean-Yves Falconieri, dit "Falco", était bien à bord de cette petite voiture blanche. Interpellé en décembre 2024, il est mis en examen pour le viol et le meurtre de Carole Soltysiak. Les deux autres membres du trio suspecté le sont, eux, depuis vingt-quatre ans. Les trois hommes sont présumés innocents.

Extrait de "Carole Soltysiak : la fin de l'énigme ?", à voir dans "Affaires sensibles" le 16 mars 2025.

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