En Cisjordanie, les Bédouins sont harcelés par les colons israéliens

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min - vidéo : 3min
Article rédigé par franceinfo - B. Mousset, J. Reynal. Édité par l'agence 6Medias
France Télévisions

En Cisjordanie, les violences entre Palestiniens et colons israéliens se multiplient dans la vallée du Jourdain. L’une des dernières communautés bédouines vit dans la peur d’être chassée. Les éleveurs organisent leur défense.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.

Un bulldozer détruit une maison palestinienne au nord de Ramallah, une scène désormais courante en Cisjordanie. Les autorités israéliennes continuent d’étendre les colonies. La vallée du Jourdain abrite une des dernières communautés bédouines. Des éleveurs qui ont toujours vécu dans ce désert, mais qui redoutent de devoir partir dans un futur proche. "Quand j’étais jeune, la vie était belle. Ce n’est plus le cas pour mes enfants aujourd’hui, ils ont peur. Les colons israéliens les terrorisent, ils ne nous laissent jamais tranquilles", témoigne Abou Taleb.

L'élevage de chèvres et de moutons est l'unique ressource pour une centaine de familles de Bédouins. L'eau est rare. Depuis deux ans, les colons israéliens qui vivent de l'autre côté de la montagne amènent leurs troupeaux sur les mêmes pâturages. La cohabitation est impossible. Souleiman a filmé leur dernière intrusion. Il n'y a pas eu de violence cette fois-là, seulement un harcèlement calculé : "Mes bêtes restent souvent dans leur enclos. Parce que dès qu'on les fait sortir, les colons le voient et viennent après avec leurs chèvres. Elles se mélangent et ils prétendent qu'elles sont à eux. Après, ils appellent l'armée. On risque d'être arrêtés et de perdre notre cheptel."

Des colonies illégales

A la fin de la journée, les chefs de famille se réunissent pour organiser les tours de garde de la nuit, indispensables afin d'empêcher des colons de couper l'électricité et les systèmes d'irrigation, notamment. Ces Bédouins peuvent compter sur Doron Meinrath, un militant israélien hostile à l'extension des colonies. C'est lui qui contacte la police quand il repère un déplacement suspect : "Une voiture vient de passer, elle n'a rien à faire là. J'ai le numéro de plaque d'immatriculation. Elle a descendu la colline et a traversé le village de Bédouins."

"Les colons aiment se déplacer la nuit. Pour détruire ou brûler quelque chose, c'est plus facile. Mais leurs actions sont difficiles à prévoir. Alors on doit toujours être vigilants et rester éveillés pour limiter les risques", explique Naef, un berger bédouin. Les équipes de garde se relaient toutes les huit heures, jour et nuit. Mais l'avenir de ces Bédouins reste très incertain. Leurs terres n'ont jamais été aussi convoitées. Plus de 500 000 Israéliens vivent aujourd'hui dans des colonies en Cisjordanie. La plupart d'entre elles ont été jugées illégales par l'ONU.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.