Cambriolage au musée du Louvre : les enquêteurs exploitent les premiers indices

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Article rédigé par franceinfo - N. Perez, A. Cadorel, F. Daireaux, C. Vignal, A. Tranchant. Édité par l'agence 6Medias
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24 heures après le casse historique au musée du Louvre, les enquêteurs commencent à faire parler les premières preuves, lundi 20 octobre. Le point sur les premiers éléments.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


La scène résume l'atmosphère de confusion totale qui régnait lundi 20 octobre au Louvre (Paris). À 9 heures du matin, le musée ouvre ses portes au public. Mais quelques minutes plus tard, le personnel reçoit l'ordre de fermer tous les accès pour la journée. À l'intérieur, réunion de crise avec la direction. Déception pour les visiteurs. "Quand on vient de loin et qu'on vient presque uniquement pour ça, ça fait râler", confie une femme. "C'est très triste, on voulait voir la Joconde. Bon, on reviendra", relativisent des touristes.

Des traces ADN relevées sur différents objets en cours d'analyse

Depuis dimanche, l'enquête avance. Si les quatre malfaiteurs sont toujours recherchés, des traces ADN relevées sur différents objets abandonnés sur place sont en cours d'analyse : un talkie-walkie, des gants, un jerrican, une couverture et un chalumeau, de même qu'une disqueuse laissée sous le monte-charge, qui a permis de briser les vitres blindées dans lesquelles se trouvaient les bijoux de la couronne.

Sur des images, on voit l'un des malfaiteurs à l'œuvre, portant un gilet jaune. En moins de huit minutes, le commando réussit à prendre la fuite, à bord de deux puissants scooters. Ils longent les quais, prennent le boulevard périphérique, puis s'engagent sur l'autoroute A6. Une opération minutieusement préparée. "On peut s'attendre à du grand banditisme, avec une fuite et une dextérité au regard des vidéos, bien entendu, des auteurs sur place. On peut dire que ces personnes aguerries, voir réfléchies, avec l'habitude de faire ce type d'infraction", analyse Christophe Miette, du syndicat des cadres de la sécurité intérieure.

Les cambrioleurs se sont enfuis avec huit bijoux d'une valeur inestimable, dont un collier en émeraude de l'impératrice Marie-Louise, ou un collier en saphir. Des pièces ayant appartenu à l'impératrice Eugénie, comme un diadème serti de perles et de près de 2 000 diamants.

Des bijoux découpés et vendus au détail ?

Des bijoux anciens mondialement connus, impossibles à vendre. Ils ont peut-être déjà été expédiés à l'étranger, aux mains de receleurs, pour y être découpés et vendus au détail. "C'est une matière qui est très recherchée, donc, si vous voulez, ça passe rapidement de main en main. Il y a les voleurs, après les voleurs, ils ont un premier receleur qui prend sa commission, après ça passe par un spécialiste qui va démonter, voir retailler. Quand on retaille, on perd de la valeur sur la pierre, et qui après va devoir encore passer par un autre intermédiaire pour la revente", explique le général Jacques Morel, référent sécurité de l'Union française de la bijouterie et joaillerie.  

Chaque minute compte pour tenter de retrouver les bijoux en l'état. Une enquête ultra-prioritaire est en cours avec à sa tête les magistrats qui, pendant un an, ont traqué le commando qui avait fait évader Mohamed Amra.

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