Routes communales : l'association des maires de France alerte sur l'état des voies qui représentent un gouffre pour les petites communes

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Article rédigé par France 2 - L. Franchineau, I. Delion, M. Mouamma, M. Nadal - Édité par l'agence 6Medias
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Dans le contexte budgétaire actuel, la France a-t-elle encore les moyens d'entretenir ses routes communales ? L'association des maires de France réclame de nouveaux moyens pour les 717 000 kilomètres de routes de plus en plus endommagés.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Dans la commune des Vastres, en Haute-Loire, la voirie se dégrade d'année en année et devient presque impraticable à certains endroits, comme le constate Catherine Nevière, maire adjointe du village. "Vous voyez là, selon la voiture, vous touchez avec le carter, c'est tout abîmé", nous montre-t-elle.

"Ça n'a de route que le nom. C'est plus une piste de 4x4 qu'une route. On va doucement, on ralentit, on évite les nids-de-poule dans la mesure du possible puisqu'il y en a de partout. Donc c'est difficile", explique Patrice Debard, habitant de la commune et agriculteur qui emprunte la route tous les jours, dont l'état présente des risques d'accident.

Sur l'ensemble de la commune, les frais de voirie s'élèvent à un million d'euros, soit quatre fois plus que le budget total de la mairie, obligée de prioriser les chantiers. Certains travaux se terminent même à mi-chemin. "On s'est arrêtés ici parce que financièrement, on ne pouvait pas injecter plus que 60 000 euros. On fait petit bout par petit bout. Maintenant, c'est du bricolage", confie Catherine Nevière.

Des communes qui subissent les affres du climat

Avec le réchauffement climatique, les routes comme les infrastructures s'usent de plus en plus vite, comme un pont devenu inutilisable après des inondations en 2024. Grâce à des artisans qui ont accepté un paiement différé, la commune a pu faire les premiers travaux en urgence. 80 000 euros qu'elle devra peut-être prendre à sa charge si elle n'obtient pas de dotation de l'État.

"On fait des devis, on nous dit qu'on va avoir la dotation, qu'on va nous donner de l'argent. Et puis, en fin de compte, ça n'arrive pas quand les travaux sont faits. Donc, on est un peu inquiets pour les aides qui n'arrivent pas", ajoute la maire-adjointe. Résultat : les autres projets sont en pause. La toiture de l'église et l'isolation de l'auberge attendront une année de plus.

Dans le village de Peyrusse-Vieille, dans le Gers, une dizaine d'habitants avec leurs tracteurs et des pelles ont rebouché eux-mêmes les trous des 9 kilomètres de voies communales, en juin dernier. Grâce à la participation des habitants, la commune n'a déboursé que 1 500 euros. Avec une entreprise, la facture aurait grimpé à presque 10 000 euros. "On réalise des pansements, mais ça nous permet de faire tenir ces petites portions de route le temps d'arriver à la réalisation d'une réflexion totale", livre Brigitte Serralta, maire de la commune. En France, la durée de vie moyenne d'une route varie de 10 à 20 ans.

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