Procès de Cédric Jubillar : ses avocats passent à l’attaque

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Article rédigé par France 2 - M. Lassaga, N. Perez, D. Breysse, J. Pelletier, G. André, N. Trau - Édité par l'agence 6Medias
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Trente ans de réclusion criminelle ont été requis contre Cédric Jubillar devant la cour d'assises du Tarn, pour avoir tué sa femme Delphine, qui a disparu il y a cinq ans. La parole était jeudi 17 octobre à la défense.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Pour défendre Cédric Jubillar, près de six heures de plaidoirie ont été nécessaires pour ses deux avocats. Face au jury, Me Emmanuelle Franck déclare d'emblée : "Mon client dit qu'il est innocent. Il le dit mal, mais personne ne veut l'entendre." L'avocate va décortiquer les éléments de preuve de l'accusation : la dispute du couple Jubillar entendue par leur fils la nuit de la disparition, les lunettes de Delphine brisées. Elle tente encore d'instiller le doute avec les pistes oubliées de l'enquête, comme celle de délinquants sexuels auditionnés par les gendarmes sans faire analyser leur ADN.

Pour l'avocate, ce procès est la chronique d'un désastre judiciaire annoncé. "Ce qu'il faut pour juger un homme, c'est de recueillir des preuves, et là, on en est encore à la recherche de la preuve d'un crime et à la recherche de la preuve d'un coupable", dénonce-t-elle.

Aucun doute pour les parties civiles

Me Alexandre Martin va s'attacher à brosser le portrait d'un homme seul, dit-il, faisant référence à sa mère, partie civile, qui accuse son fils. Elle est présente dans la salle. Cédric Jubillar lui adresse parfois un regard. "C'est un homme qui a des sentiments, qui a pu être aimé, qui a aimé. Mais à l'audience, il s'est présenté complètement anéanti par ce qu'il a subi, qui, à mes yeux, est une véritable torture depuis quatre ans et demi", déclare l’avocat. Emmanuel Franck insiste : "On a fait de celui-ci un criminel car on n'avait rien à dire."

Pas de quoi convaincre les parties civiles. "Notre conviction profonde, j'ai envie de la qualifier d'inébranlable en termes de doute, c'est qu'effectivement, Cédric Jubillar a donné la mort à son épouse et en a fait disparaître la dépouille", répond Me Laurent Boguet, avocat des enfants de Delphine et Cédric Jubillar.

Trente ans de réclusion ont été requis contre Cédric Jubillar. Le verdict sera rendu vendredi 17 octobre. Il suffirait que trois jurés ou magistrats sur neuf doutent de sa culpabilité pour que l'accusé soit acquitté.

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