Fiscalité : immersion dans un centre des impôts

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Article rédigé par France 2 - E. Prigent, T. Simonet - Édité par l'agence 6Medias
France Télévisions

"C'est toujours les mêmes qui paient." Une phrase que beaucoup de contribuables ont déjà prononcée. Les équipes de France Télévisions se sont rendues en immersion dans un centre des impôts à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.   

C'est de plus en plus fréquent dans le centre des impôts de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) : des retraités demandent à pouvoir étaler leur versement, à l'image de Pascal. "C'était trop, 228 euros d'un coup quand on a une petite retraite, ça fait mal", expose-t-il. Le retraité dénonce aussi une inégalité de traitement avec les plus riches ; selon lui, ces derniers ont trop de moyens pour défiscaliser. "Trop, c’est trop. C'est toujours sur les mêmes. C'est la tranche moyenne et les bas salaires qui sont systématiquement ponctionnés", fustige-t-il.

En France, un foyer sur deux paie l'impôt sur le revenu. Une injustice, là encore, pour un propriétaire en discussion sur sa taxe foncière : 2 400 euros pour un appartement de 100 mètres carrés. "Je trouve que c'est énorme", lance-t-il. Et pour lui, les efforts ne sont pas équitablement répartis. "Tout le monde devrait être soumis, même symboliquement, au fait de payer quelque chose, 50 euros par an, 100 euros, tout le monde peut le faire", ajoute-t-il.

Le ton peut monter

À Clermont-Ferrand, des agents des impôts évoquent des échanges parfois tendus, voire des comportements agressifs. D'où la présence d’un vigile à l'entrée du centre, présence qui rassure les employés. Ils alternent entre accueil du public et service de recouvrement. Le ton peut rapidement monter. "Il arrive d'avoir des personnes qui sont virulentes. Il y a des gens qui peuvent payer, mais qui estiment qu'ils ne le veulent pas. Il y a une bonne partie de la population qui est en difficulté", fait savoir une employée du centre des impôts.

Mais tout le monde n'est pas fâché avec les impôts. Gérard s'est déplacé pour une réclamation liée à une erreur sur sa déclaration. Jusqu'à présent, le retraité a toujours payé volontiers. "Je trouve que c'est normal de payer des impôts. Dans notre société, il faut aider un peu tout le monde. Il faut que ça soit raisonnable, bien sûr", dit-il. Justice fiscale contre pouvoir d'achat, pour un couple un peu perdu sur Internet, comprendre l'impôt facilite le consentement. "On fait des routes, on fait des travaux. C'est fait pour ça. Donc on est bien contents d'être en France, quand même", affirme-t-il.

Selon l'administration, tous les impôts ne peuvent pas toujours être collectés. L'impôt sur le revenu, par exemple, doit être d'un minimum de 61 euros, faute de quoi le coût de la procédure n'est pas rentable pour l'État.

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