Cambriolage au Louvre : des failles dans la sécurité du musée 

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Article rédigé par France 2 - C. Verove, A. Guin, M. Felix, C. Kayser, S. Soubane, A. Gardes, T. Guery, E. Marot, A. Da Silva - Édité par l'agence 6Medias
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Comment le musée le plus célèbre au monde a-t-il pu être cambriolé en plein jour, un chariot élévateur garé au pied du bâtiment ? Au-delà de l'audace et de la préparation des cambrioleurs, quel est le dispositif de sécurité du Louvre ? 

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Il est le musée le plus célèbre au monde. Avec ses 35 000 œuvres, c'est un bastion de la culture de 73 000 mètres carrés. Pourtant, dans la matinée du dimanche 19 octobre, en plein jour, quatre hommes ont réussi à déjouer le système de sécurité. "C'est choquant de savoir qu'on peut braquer le Louvre. Je ne pensais pas que c'était possible. Quand on voit qu'il y a une caméra de surveillance juste au-dessus de la vitre, on se demande comment c'est possible de ne pas passer inaperçu", commente un groupe d'amis.

Comment les œuvres étaient-elles protégées ?

Qui protégeait les œuvres dérobées ? Dans la matinée, plusieurs gardiens étaient postés dans la galerie Apollon pour la surveiller. Les fenêtres sont dotées d'un système d'alarme. Au moindre choc, elles alertent le poste de commandement qui scrute les caméras. Mais ces alarmes ont-elles sonné dans la galerie ? Les gardiens les ont-ils entendues ?

"Dans un musée comme le Louvre, normalement, une fenêtre cassée doit émettre un signal. C'est-à-dire que vous devez avoir une alarme, qui va être envoyée via votre superviseur et donc sur le PC sécurité, et vous devez avoir exactement la zone où ça se passe. Vous pouvez intervenir soit physiquement, soit en appelant directement parce que vous voyez en vidéo qu'il se passe un problème, et vous pouvez appeler directement les forces de l'ordre. Normalement, c'est une question de minutes", explique Samuel Paulin, responsable de la sécurité du musée Granet à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).

Les syndicats dénoncent un manque d'effectifs

Mais la sécurité du Louvre a été trompée en amont. Car pour s'introduire dans la galerie, les braqueurs ont déployé une nacelle en se faisant passer pour des techniciens, vêtus de gilets jaunes et orange. Comment une telle faille est-elle possible ? La direction du Louvre vient de mener un audit de sécurité, mais les syndicats dénoncent depuis des mois un manque d'effectifs. "En l'espace de dix ans, on a perdu 190 postes sur la sécurité et la surveillance au Louvre. C'est quand même 15% de l'effectif qui a été supprimé", déplore Elise Muller, agente de surveillance au musée du Louvre et représentante SUD Culture.

Les enquêteurs recherchent aujourd'hui un commando avec des donneurs d'ordre et des petites mains. "Ces gens-là étaient déterminés, sans doute renseignés, et ils avaient un équipement qui paraissait sommaire : un plan incliné, une disqueuse. Ce n'est pas forcément un gros investissement, mais ça peut rapporter gros", indique Christian Flaesch, l'ex-directeur de la police judiciaire de Paris. La procureure de Paris n'exclut dans la soirée aucune piste, y compris celle d'une ingérence étrangère.

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