Polluants éternels : la consommation d'eau interdite dans 16 départements

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Article rédigé par France 2 - S. Ricottier, S. Rock, K.Khalfouni, S.Valente, L.Philippot, L. Lavieille. Édité par l’agence 6médias
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La préfecture de la Meuse a décidé d'interdire la consommation d'eau du robinet dans son département. En cause, une forte concentration de polluants éternels a été découverte.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Des packs d'eau distribués en urgence à tous les habitants du village de Louppy-sur-Loison (Meuse). La consommation de l'eau du robinet vient d'y être interdite après la découverte de taux élevés de PFAS, des polluants éternels.

"Du jour au lendemain, on a eu des mails nous informant qu'il ne fallait plus consommer l'eau", raconte une habitante. "On est cinq. Donc là, la ration d'eau, on pense que ça fait deux jours, poursuit un autre. Dans deux jours, on ne sera pas ravitaillés. Donc là, on se pose encore beaucoup de questions quand même."

De l'eau contaminée, parfois à hauteur de 27 fois la limite autorisée, dans quatre villages de la Meuse et douze des Ardennes. La dépollution semble impossible. Il faudra trouver de nouveaux points de captage.

"Avant que l'eau potable ne recoule au robinet, ce que je veux absolument, ça va prendre plusieurs années, à mon avis", confie Christian Saunois, le maire sans-étiquette de Han-lès-Juvigny (Meuse).

Les 3 500 habitants concernés, eux, se demandent depuis combien de temps ils sont exposés à cette pollution. "Les gens sont inquiets, commence une habitante. Tout le monde se dit : "Oh là là, est-ce que je peux laver mes légumes ? Est-ce que je peux me brosser les dents avec l'eau ? Qu'est-ce que je dois faire ?"" Un second surenchérit : "On parle aussi bien de fausses couches, de malformations, de maladies auto-immunes."

Des polluants d'origine papetière ?

D'après les premières analyses livrées en réunion publique, les polluants seraient issus de boue, distribuée par une station d'épuration aux agriculteurs, qui les auraient ensuite déversées dans les champs. Les composés chimiques se seraient alors infiltrés dans les nappes phréatiques. "Ce dont on est sûr, c'est qu'aujourd'hui, ces PFAS viennent d'épandages, explique Xavier Delarue, préfet de la Meuse. Ce seraient des produits d'origine papetière. Donc aujourd'hui, c'est l'hypothèse numéro un."

La papeterie Stempa de Bar-le-Duc, dont l'activité a cessé l'an dernier, est pointée du doigt par les élus locaux. Une action collective en justice est désormais à l'étude.

Parmi nos sources :

  • Préfecture de la Meuse
  • Agence France Presse

Liste non exhaustive.

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