Hôtels exceptionnels : à Zanzibar, dormir avec les poissons pour mieux les protéger
Dans sa série sur les hôtels exceptionnels, le 13H vous fait découvrir une chambre immergée au cœur de l'archipel de Zanzibar dans l'océan Indien. Les clients y dorment au milieu des poissons. La nuit y coûte 1000 euros et une partie de ces revenus est reversée à la protection de la faune marine.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Au large de l'île de Pemba, dans l'océan Indien, une drôle de maison flotte depuis plus de 10 ans au milieu des eaux turquoise. Une chambre d'hôtel unique au monde. Haji, Khamis Ali, directeur de l'hôtel "Manta Resort" nous fait visiter. Ici, la particularité, c'est que les clients dorment sous l'eau.
"Maintenant, on va descendre dans la chambre, guide le manager. Descendez voir les poissons. C'est une vraie maison, mais dans l'eau." Le lit se trouve dans une pièce entièrement immergée, avec pour seuls colocataires des poissons rares et endémiques de la région.
"Du plafond à la chambre, il y a environ 7 mètres de profondeur, poursuit Haji Khamis. Il y a des poissons partout autour de la chambre. Nous avons même un guide qui permet de mettre un nom sur tous les poissons que vous voyez. C'est comme si vous plongiez tout en dormant.
Du tourisme de luxe pour protéger la faune marine
Du tourisme de luxe à plus de 1000 euros la nuit. Alors à ce prix-là, tout doit être parfait pour les clients qui viennent du monde entier pour observer la faune marine de Zanzibar. Employé de Manta Resort, Ali Khamis Faki prépare méticuleusement le lit. "Grâce à cette chambre, on attire des gens à Pemba et on peut leur montrer à quel point nos eaux sont magnifiques", explique-t-il.
Mission numéro un pour les employés, garder les vitres impeccables. Et pour ça, certains ont passé leur diplôme de plongée. Plusieurs fois par semaine, ils font les carreaux sous l'eau pour que le spectacle soit inoubliable, de jour comme de nuit. La chambre appartient à un hôtel de luxe, niché entre la forêt et l'océan Indien. Une partie des revenus qu'elle génère est reversée à une ONG française chargée de protéger les fonds marins.
Des coraux abritant des centaines d'espèces protégées
Clémence Bourgeois, scientifique marine parisienne pour l'ONG Blue Alliance étudie les espèces qui vivent autour de la chambre sous-marine et veille à leur conservation. "On va aller regarder les récifs coralliens aujourd'hui, voir dans quel état ils sont, explique-t-elle sur le pont d'un petit bateau, prête à plonger. "C'est une zone qui a une biodiversité assez importante et le but, c'est vraiment de protéger les espèces locales, certaines étant en danger."
Les coraux qui sont désormais protégés abritent des centaines d'espèces venues pour s'y reproduire. La réserve compte aussi des tortues en danger d'extinction et des dauphins. L'ONG finance aussi des patrouilles de rangers qui surveillent les pêcheurs et vérifient qu'ils sont en règle.
Des rangers financés par les revenus de l'hôtel
"Les filets avec des plombs sont interdits, car ils traînent tout sur leur passage et abîment les coraux, prévient Suleiman Kombo Ali, responsable des opérations pour Blue Alliance. On fait tout ça pour que les générations futures ne se retrouvent pas sans poisson. Ce serait dangereux, car ici, beaucoup de gens vivent de la pêche.
Protéger le paradis et la biodiversité pour les habitants et les touristes, c'est ce qui a séduit un couple d'Américains venus passer des vacances à Pemba pour plonger. Après une baignade autour de la chambre sous-marine, ils s'offrent un coucher de soleil sur le toit, seuls au monde, au milieu de l'océan. "On a vraiment apprécié nos vacances. Cet endroit est un bon moyen de contribuer à la protection de la biodiversité tout en profitant du récif et des poissons qui se portent bien."
D'ici 2026, la chambre sous-marine de Pemba devrait être agrandie. Les revenus générés par les clients continueront d'être reversés à la protection de la faune marine.
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