Détection de salmonelle : 8 000 poules vont être abattues malgré l'absence de contamination au sein de l'élevage

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min - vidéo : 2min
Article rédigé par France 2 - E. Prigent, J.-P. Rivalain. Édité par l'agence 6Medias
France Télévisions

Dans la Loire, ce sont plus de 8 000 poulets en bonne santé qui vont devoir être abattues. La raison : une bactérie de salmonelle a été retrouvée sur un prélèvement de poussière sur un mur. Ni les œufs, ni les poules ne sont contaminés, mais les animaux doivent tout de même être abattus.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Le poulailler est confiné. En temps normal, il est déjà difficile d'y pénétrer. Mais mardi 26 août, seuls Magalie et Maxime Chaffangeon, les éleveurs, peuvent y accéder. Avec leur téléphone, ils filment eux-mêmes à l'intérieur. Les normes sanitaires sont très strictes. "Je me suis lavé les mains, j'ai mis une tenue, des chaussures. Donc voilà. Ensuite, pour entrer dans le poulailler, je vais rechanger de chaussures", explique l'éleveuse.

Jusqu'à quatre changements de chaussures pour préserver leurs 8 000 poules pondeuses bio. Mais malgré cela, un contrôle vient de révéler la présence d'une bactérie transmissible à l'homme par l'alimentation : la salmonelle. Elle y a été détectée dans une poussière sur un mur, mais pas sur les volailles.

Aucune contamination chez les animaux

"Mes poules sont vaccinées. Pour les œufs, le test a été négatif. Ils n'ont rien trouvé dans la litière, ni les œufs, ni les poules. Et en fait, je suis obligée de les abattre. On marche sur la tête, juste pour une poussière qui vient de l'extérieur", critique Magalie Chaffangeon. Selon la préfecture, la détection est parfois difficile à confirmer et donc la précaution de l'abattage est inéluctable. Pour le couple, c'est un traumatisme et une perte financière estimée à 30 000 euros.

"On a tout fait comme il faut. Mes collègues, on les connaît, ils font tous pareil. Et à la fin, ça vous tombe dessus. On ne sait pas pourquoi. Mon petit, il a 11 ans, et lundi il pleurait à chaudes larmes. Mon fils ne fera pas agriculteur. Je ferai tout pour le dissuader", ajoute Maxime Chaffangeon. Ce matin, le couple d'aviculteurs était soutenu par d'autres éleveurs, dont certains étaient remontés. Ils dénoncent, disent-ils, des normes trop contraignantes.

"On lave plus blanc que blanc en France. Comment voulez-vous qu'on arrive à concurrencer les marchés européens, même les marchés français, par rapport à des gens qui n'emploient pas les mêmes conditions d'élevage que nous ?", livre Alain Pioteyry, président de la Coordination rurale 42 (Loire). De son côté, la préfecture assure que les normes contre la salmonelle ne sont pas plus importantes que dans le reste de l'Union européenne et sont essentielles pour ne pas mettre sur le marché des œufs potentiellement contaminés.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.