Suppression du corps diplomatique : la réforme de l'exécutif suscite l'opposition de diplomates et d'une partie de la classe politique
Les diplomates seront désormais choisis parmi des hauts fonctionnaires venant de toutes les administrations ou du secteur privé. C'est un des volets de la réforme de la haute fonction publique.
La suppression du corps diplomatique, actée dans un décret paru dimanche 17 avril au Journal officiel, suscite ce lundi la colère des diplomates et d'une large partie de la classe politique. Après le remplacement de l'ENA par l'Institut national du service public, le 1er janvier dernier, c'est un autre volet de la réforme de la haute fonction publique qui entrera progressivement en vigueur à partir du 1er juillet prochain.
Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sont contre
"Emmanuel Macron veut remplacer des serviteurs de l'État impartiaux par du copinage", l'accuse sa rivale au second tour de l'élection présidentielle, la candidate RN Marine Le Pen. Jean-Luc Mélenchon s'inquiète de la "destruction" d'un "réseau diplomatique" vieux "de plusieurs siècles". "Comment une décision de cette nature est-elle possible sans vote au parlement, entre les deux tours d’une élection ?", s'interroge de son côté Ségolène Royal.
Concrètement, la mesure annoncée dès la fin de l'année dernière signifie que les diplomates de haut rang ne seront plus exclusivement issus du ministère des Affaires étrangères, comme c'est le cas aujourd'hui, mais qu'ils seront désormais choisis parmi des hauts fonctionnaires venant de toutes les administrations ou du secteur privé. À partir de 2023, les diplomates côtoieront ainsi les préfets, les inspecteurs généraux des finances et tous les cadres jusqu'ici formés par l'ENA au sein d'un nouveau "corps des administrateurs de l'État".
Une réforme jugée inopportune en pleine guerre en Ukraine
L'ancien ambassadeur de France aux États-Unis Gérard Araud regrette que la France devienne ainsi selon lui "le seul grand pays occidental sans diplomate professionnels". Une réforme qui est "une erreur" pour l'ancien ministre des Affaires étrangères Michel Barnier (LR).
Selon les informations de franceinfo, cette réforme est vécu, au quai d'Orsay, comme un déclassement de la diplomation française. Des diplomates y voient une punition après qu'Emmanuel Macron leur a notamment reproché en 2019 de freiner sa politique de rapprochement avec la Russie. Certains considèrent également que le moment est mal choisi en pleine guerre en Ukraine et qu'il pourrait fragiliser l'action extérieure de la France. Ces diplomates redoutent la perte d'expertise sur le terrain et une possible dérive vers la politisation des nominations comme cela peut se faire aux États-Unis.
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