Montebourg, le PS, les frondeurs... Comment ils ont (déjà) saboté la primaire socialiste
/2023/07/05/64a55fd777de4_placeholder-36b69ec8.png)
/2016/08/21/phpSf5Vir_1.jpg)
Arnaud Montebourg est candidat à la présidentielle mais il n'a pas précisé s'il souhaitait participer à la primaire organisé par son parti. Le scrutin semble déjà avoir du plomb dans l'aile, alors qu'il est censé permettre un rassemblement de la gauche.
Le principe d'une primaire entre socialistes et alliés a été enteriné avant l'été et le scrutin est prévu les 22 et 29 janvier. Mais aujourd'hui, ces dates sont bien les seules fondations stables de cet immense chantier. Alors que les critères de candidature ne seront fixés que le 2 octobre, certains menacent déjà de contourner le processus tandis que les "petites" candidatures se multiplient.
Le premier objectif de cette consultation, censée apporter crédit et légitimité au meilleur candidat pour la présidentielle, semble déjà compromis. La faute aux principaux intéressés. Francetv info vous explique comment ils ont déjà mis à mal la primaire.
>> Primaire "de la gauche de gouvernement" : qui pour affronter François Hollande ?
Montebourg, en prenant ses libertés avec sa créature
/2016/08/21/phpRttOdG_1.jpg)
>> Six citations à retenir du discours de candidature d'Arnaud Montebourg
Cette ambiguïté est d'autant plus étonnante qu'Arnaud Montebourg a lui-même été un fervent partisan des primaires. En 2009, convaincu du bien-fondé de l'exercice, il considérait ce scrutin comme une révolution démocratique, rappelle Le Figaro, avant d'y participer deux ans plus tard et d'obtenir 17% des suffrages. Cette fois, le néo-candidat laisse planer le doute et affirme ne pas souhaiter participer à la primaire tant qu'il n'en connaîtra pas les modalités.
Le flou actuel suscitent des commentaires agacés au gouvernement. "Je n'imagine pas que celui qui a imaginé la démarche des primaires, qui l'a théorisée, institutionnalisée, puisse s'exonérer de ce passage qui est obligé", a réagi le ministre de la Ville, Patrick Kanner. Mêmes inquiétudes chez les farouches opposants à François Hollande, parmi lesquels le candidat Gérard Filoche, interrogé sur LCI : "Ce que je souhaite, c'est que tout le monde passe par la primaire. S'il n'y a pas de primaire, c'est un désastre en juin."
La gauche du PS, en multipliant les candidatures
/2016/06/20/phph5zCY3_1.jpg)
Du côté de Solférino, on voit rouge: le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis s'en prend ouvertement aux frondeurs, dans le JDD : "La présidentielle, ce n’est pas la chasse aux Pokémon ! (...) Le seul qui ne soit pas candidat, c’est Christian Paul. Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux qu’ils sont majoritaires chez les électeurs de gauche." Même à gauche du PS, on ne cache pas ses réserves. "Plus il y a de candidatures, plus cela popularise l'idée d'une primaire à gauche, concédait le frondeur Jérôme Guedj, avant l'été, dans Le Point. Mais il ne faudrait pas que cela continue trop longtemps…"
Macron, en jouant l'électron libre, "ni de droite, ni de gauche"
/2016/07/12/phpgb2hTZ_1.jpg)
La primaire ? "Ce sont des questions qui, aujourd'hui, ne m'intéressent pas", répondait Emmanuel Macron, fin juin. Le ministre de l'Economie n'a pas de carte d'adhérent au PS et ne se prive pas de le faire savoir : "Je ne suis pas socialiste", a-t-il ainsi rappelé, non sans applomb, vendredi 19 août. Son mouvement En Marche ! n'est "ni de droite, ni de gauche", selon ses propres termes. En théorie donc, rien ne lui interdit de partir seul en campagne. Interrogé sur les primaires, Le Figaro rapporte qu'il en a même plaisanté, à bord d'un train entre Calais et Paris : "Celle de la gauche ou celle de la droite ?" Avant d'ajouter : "Les primaires, c'est la preuve du faible leadership de chaque côté." De quoi donner quelques sueurs froides au Parti socialiste.
Solférino, en favorisant Hollande
/2016/08/21/php4aqRrY_1.jpg)
Hollande sera-t-il candidat à la primaire et à sa propre succession ? Si l'Elysée, n'a toujours pas fait d'annonce, Solférino multiplie les signaux en ce sens. "Je le souhaite", a répondu le premier secrétaire du PS, avant l'été. Les frondeurs craignent que le Parti socialiste favorise la candidature de l'actuel pensionnaire de l'Elysée. Le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, semble favorable à une primaire ouverte de la gauche du gouvernement, restreinte aux contours de La Belle Alliance populaire !, réunie autour de la ligne actuelle et à quelques alliés.
De quoi agacer les frondeurs et la gauche du parti. Avant même l'officialisation de la primaire, dès le mois d'avril, l'ancienne ministre Aurélie Filippetti avait sonné la charge : "C'est un simulacre de primaire que veut Solférino (...) Les hiérarques du Parti socialiste veulent tout faire pour éviter une véritable primaire ouverte." Des critiques également formulées par la membre du Parti radical de gauche Sylvia Pinel, ancienne ministre.
Les radicaux ont toujours été favorables aux primaires de la gauche. Mais pas à un simulacre ou à une parodie de primaires ...
— Sylvia PINEL (@SylviaPinel) 17 juin 2016
>> Et si François Hollande avait finalement intérêt à se soumettre à une primaire ?
Les autres partis de gauche, en désavouant le scrutin
/2016/02/05/phpfvXHLb_1.jpg)
La gauche a finalement échoué à proposer une primaire élargie, pourtant maintes fois réclamée. En janvier, un appel cosigné par des dizaines de personnalités est publié dans Libération pour réclamer l'organisation d'une primaire élargie à l'ensemble de la gauche. Puis, pendant plusieurs semaines, des rencontres ont lieu chaque jeudi matin, à l'Assemblée nationale. En vain, puisque le PCF et EELV rejettent une candidature de François Hollande, signale alors Le Parisien.
Fin juin, le secrétaire national du parti écologiste, David Cormand, ferme la parenthèse, sur France 2, excluant la participation d'EELV à cette primaire, une "affaire qui concerne avant tout le PS" : "On voit bien qu'on bégaie la même offre, que 2017 risque de ressembler au remake de 2012 avec les mêmes acteurs, les mêmes projets. Il faut vraiment passer à autre chose." Jean-Luc Mélenchon, lui, avait déjà annoncé sa candidature en février. Retour à la case départ.
À regarder
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter