"Sécurité globale" : "Le tort du gouvernement, c'est d'avoir associé cette volonté d'interdire la diffusion d'images malveillantes à la liberté de la presse", selon un eurodéputé LR
Geoffroy Didier demande une réécriture de l'article 24, pas une suppression, car il retient "l'essentiel du message de la loi 'Sécurité globale' : protéger ceux qui nous protègent car ils le méritent".
"Le tort du gouvernement, c'est d'avoir associé cette volonté d'interdire la diffusion d'images malveillantes à la liberté de la presse. Et je crois que c'est ça qui ne passe pas", a déclaré samedi 28 novembre sur franceinfo Geoffroy Didier, eurodéputé Les Républicains. Une déclaration qui survient après les manifestations partout en France contre la proposition de loi "Sécurité globale". Selon le ministère de l'Intérieur, 133 000 personnes ont manifesté, (500 000, selon les organisateurs), 46 000 à Paris. Le ministère de l'Intérieur indique également 81 interpellations. Enfin, Gérald Darmanin dénonce les violences envers 62 policiers et gendarmes blessés partout en France (23 à Paris, 39 en province).
franceinfo : Gérald Darmanin condamne des "violences inacceptables contre les forces de l'ordre" après que 37 policiers et gendarmes ont été blessés samedi, est-ce que comme lui, c'est ce que vous retenez de la mobilisation ?
Geoffroy Didier : Non. D'abord je retiens le message de l'immense majorité des manifestants qui ont voulu s'associer librement à une démarche qui consiste à faire annuler l'article 24 de la proposition de loi. On peut être pour ou contre, mais on a le droit d'être contre. Je tiens vraiment à cette liberté de manifester et à cette manifestation légitime pour préserver le droit d'informer. En revanche, je ne suis pas dupe. Je sais aussi que certains - minoritaires - mais bruyants et violents essaient d'instrumentaliser le passage à tabac inadmissible d'un producteur de musique pour faire croire que tous les policiers sont violents et que l'institution policière est à jeter au rebut. Il y a donc malheureusement une instrumentalisation politique faite par certains extrémistes qui gâche tout le message. Notre objectif est de trouver le juste passage qui permet de faire coexister la liberté d'informer et de protéger ceux qui nous protègent.
Après la diffusion de cette vidéo qui montre un producteur de musique se faire passer à tabac le week-end dernier dans Paris, beaucoup de représentants de votre parti Les Républicains ont préféré botter en touche, comment l'expliquez-vous ?
Il ne s'agit pas de botter en touche. Le sujet est difficile et sensible. Je pense que personne n'est pour la diffusion de manière malveillante d'images de policiers. Je pense que les journalistes ne sont pas contre le principe d'interdire la diffusion malveillante. En revanche, le tort du gouvernement, c'est d'avoir associé cette volonté d'interdire la diffusion d'images malveillantes à la liberté de la presse. Et je crois que c'est ça qui ne passe pas. Ils auraient pu fonder l'article 24 sur le Code pénal mais avoir voulu l'associer à la liberté de la presse comme si protéger les policiers passait inévitablement par une atteinte au droit d'informer, ça c'est une erreur politique que je condamne.
Que faut-il faire avec cet article 24 ? Le réécrire ou le retirer ?
Il faut le réécrire. Si on le retire, ça donne l'impression à ces 250 000 policiers et gendarmes que, tout d'un coup, le gouvernement renonce à les protéger alors que l'immense majorité d'entre eux font preuve d'un sang-froid, sont attaqués, traqués, chassés ou lynchés comme on l'a vu samedi.
J'espère que ceux qui se sont indignés - très justement - du passage à tabac de Michel Zecler, s'indigneront tout aussi justement de la manière dont des policiers ont été lynchés samedi soir.
Geoffroy Didier, eurodéputé Les Républicainsà franceinfo
Je ne crois pas qu'il faille annuler l'article 24, ni le retirer, en revanche il faut le réécrire de manière à ce qu'il n'y ait aucune ambiguité sur la liberté d'informer des journalistes qui est, à mon avis, nécessaire. Donc l'erreur du gouvernement est de l'avoir basé sur la liberté d'informer et la liberté de la presse, alors qu'en réalité, la diffusion d'images malveillantes est suffisamment condamnable en soi pour l'associer uniquement au code pénal plutôt que de la voir comme une atteinte à la liberté d'informer [...] Je n'oublie tout de même pas l'essentiel du message de la loi "Sécurité globale" - que je soutiens sur le principe - et qui est : protéger ceux qui nous protègent car ils le méritent.
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