Nicolas Sarkozy jugé lucide et sérieux par la majorité, irresponsable par l'opposition
Au lendemain de l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy, la classe politique juge diversement sa prestation. Si la majorité revient sur la lucidité et le sérieux, l'opposition dénonce un Président "responsable de rien" qui se "défausse."
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Au lendemain de l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy, la classe politique juge diversement sa prestation. Si la majorité revient sur la lucidité et le sérieux, l'opposition dénonce un Président "responsable de rien" qui se "défausse."
Le député et maire de Nice, Christian Estrosi, a trouvé M. Sarkozy "assez serein, lucide sur les difficultés auxquelles il faut faire face et en même temps très volontaire." "Face aux socialistes qui ne parlent que d'augmenter les dépenses publiques, il a tenu un discours très ferme sur la nécessité de réduire nos déficits", souligne encore l'élu dans une interview accordée, vendredi, au Parisien.
Même analyse et même vocable du côté du ministre de l'Intérieur Claude Guéant qui a perçu un Président "lucide" qui "n'a pas cherché à réanchanter le rêve." "Il est ancré dans la réalité. Il prend des décisions et il trouve des solutions aux problèmes que nous rencontrons", a commenté l'ancien secrétaire général de l'Elysée sur Europe 1.
Dominique de Villepin (République solidaire), s'est quant à lui félicité sur iTélé d'une "prise de conscience, même tardive" de l'ampleur de la crise, mais a jugé qu'il fallait "aller plus loin" et porter plus attention à la "justice." "Il faut plus de rigueur", a exhorté l'ancien Premier ministre, "il faut aller jusqu'au bout de l'exigence d'assainissement de notre pays."
L'opposition dénonce
Le candidat socialiste, François Hollande, interpellé sans être jamais directement nommé par le chef de l'Etat jeudi soir, a réagi sans tarder. Dans une interview publiée sur il prévient : le Président "n'échappera pas à son bilan."
Interrogé sur la posture du "capitaine qui tient la barre dans la tempête", le député de Corrèze n'y a vu "qu'un habillage commode pour justifier un quinquennat raté." Selon lui, "Nicolas Sarkozy ne protège pas les Français. En cinq ans, il les aura rendus plus vulnérables et plus dépendants, du fait de l'endettement public et de la dégradation de notre compétitivité."
"C'est lui qui, en 2007, est allé voir nos partenaires européens pour les avertir qu'il ne respecterait pas les engagements pris par son prédécesseur en matière de réduction des déficits. C'est lui qui a fait 75 milliards de cadeaux fiscaux qui ont dégradé les comptes publics. C'est lui qui a laissé filer 500 milliards d'euros de dette publique sur son quinquennat", souligne encore l'ancien premier secrétaire du Parti socialiste.
L'ancien Premier ministre PS, Laurent Fabius, a jugé sévèrement la prestation du Président y voyant un "exercice de dédoublement, avec d'un côté le M. Sarkozy qui analyse et de l'autre, un président qui est là mais n'est responsable de rien". "L'essentiel était consacré à une défausse". "Au fond, toute la situation difficile que nous connaissons est due à la crise, aux prédécesseurs socialistes et aux successeurs socialistes, jamais à lui-même", a analysé le député de Seine-Maritime sur France Inter.
Même analyse sur RTL, du député du Doubs Pierre Moscovici qui a jugé Nicolas Sarkozy, président "à bout de souffle".
Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a estimé que le Président était "prisonnier", à la fois de sa vision "dépassée" et de "ses échecs." "Nicolas Sarkozy se fait l'avocat d'une politique d'austérité généralisée qui fait que les Français n'auront pas les moyens d'acheter et de consommer" et "le reste des Européens non plus."
Les Verts ont entendu "un disque rayé"
La secrétaire générale d'EELV, Cécile Duflot, a entendu un Nicolas Sarkozy qui "n'a essayé que de se convaincre lui-même qu'il était le meilleur président"."Il y a, à la fois une impression de disque rayé et de refus d'exercer les responsabilités politiques qu'il pourrait prendre face à la crise", a déclaré la responsable d'Europe Ecologie-Les Verts sur France Inter.
"Il a rejeté la responsabilité de la crise au passé", en "remontant très loin, aux socialistes et aux 35 heures", et il n'a "pas eu un mot sur cette crise qui n'est pas une catastrophe naturelle mais une crise de l'ultra-libéralisme", a déploré Eva Joly, candidate d'EELV à la présidentielle, dénonçant ses "remèdes" qui conduisent à "sacrifier notre modèle social".
Réaction Eva Joly, les "4 vérités" France 2 le 28 octobre 2011
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