Robert Badinter au Panthéon : "Un grand jour pour notre pays" et de "l’émotion" disent les anciens gardes des Sceaux Éric Dupond-Moretti et Christiane Taubira

Les deux anciens ministres saluent sur France Inter l'entrée au Panthéon de Robert Badinter, jeudi 9 octobre. Ils invitent à ne pas oublier l'héritage de celui qui aura ardemment porté l'abolition de la peine de mort en France.

Article rédigé par franceinfo
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L'hommage national rendu à Robert Badinter a eu lieu place Vendôme à Paris, le 14 février 2024. (LUDOVIC MARIN / POOL)
L'hommage national rendu à Robert Badinter a eu lieu place Vendôme à Paris, le 14 février 2024. (LUDOVIC MARIN / POOL)

Les anciens gardes des Sceaux, Éric Dupond-Moretti (2020-2024) et Christiane Taubira (2012-2016) évoquent, jeudi 9 octobre, sur France Inter, respectivement "un grand jour pour notre pays" et "l’émotion" qu'ils ressentent pour l'entrée de Robert Badinter au Panthéon ce jeudi soir.

"C’est un grand jour pour notre pays, pour la République c'est la France universaliste, humaniste" salue Éric Dupond-Moretti qui parle de Robert Badinter comme d’"un homme d'un grand courage". "C'est splendide, c'est merveilleux, c'est extraordinaire qu'on l'honore aujourd'hui, qu'il entre au Panthéon. Mais il ne faut pas oublier son message et son héritage, parce que c'est ça qui compte le plus" insiste-t-il.

Quant à Christiane Taubira, elle dit son "émotion" car "il est extrêmement difficile d'emprisonner dans quelques mots l'immensité de la personnalité de Robert Badinter" et notamment "sa pugnacité, son opiniâtreté, sa volonté d'airain. Cette capacité, malgré parfois une opinion publique hostile ou en tout cas défavorable, à rester obstinément attaché à des valeurs et principes, à une éthique", décrit-elle.

Son combat pour les droits des détenus salué

Aujourd'hui, l'héritage de Robert Badinter "est déliquescent" juge Éric Dupond-Moretti. L’ex-garde des Sceaux fait ici un lien entre la politique actuelle et l’un des combats de Robert Badinter sur les droits des détenus et leurs conditions de détention et tacle "ceux qui célèbrent" aujourd'hui Robert Badinter et "pratiquent une politique inverse de ce qu'il prônait à l'époque".

Il évoque une "droitisation extrême des esprits" qui pensent que "pour régler les questions de délinquance, il faut cogner et cogner et cogner" et qui "à des fins politiciennes" racontent que "la justice est laxiste".
Ce qu'il dément avant d'ajouter que l'on oublie "le volet réinsertion" après une incarcération. "Enfermer les gens, jeter la clé, ce n'est pas la solution. Et ça, c'était déjà une préoccupation de Robert Badinter" conclut-il.

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