"Est-ce qu'il y a eu une accélération parce que c'est Marine Le Pen ?" : la réactivité de la justice pour le procès en appel du RN interroge certains élus
Après la condamnation pour détournement de fonds publics de Marine Le Pen, la cour d'appel de Paris a annoncé, mardi, un procès "dans des délais qui devraient permettre de rendre une décision à l'été 2026". Mais cette annonce interroge sur les autres bancs de l'hémicycle.
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"Satisfaction" : passé le choc du jugement dans l'affaire de détournements de fonds publics au préjudice du Parlement européen dans laquelle Marine Le Pen a été condamnée, celle-ci a estimé, mardi 1er avril, que l'intention de la justice d'organiser un procès en appel, dont la décision serait rendue à l'été 2026 était "une très bonne nouvelle". Selon la présidente du groupe RN à l'Assemblée, cela dénote "le trouble qu'a créé le jugement" de cinq ans d'inéligibilité immédiate à son encontre.
Reste que cette rapidité pose question chez certains élus : comment expliquer l'empressement de la justice ? Habituellement, même si les délais sont assez variables, lorsque les personnes jugées ne sont pas détenues, on compte à deux à trois ans entre un procès de première instance et son audience devant la cour d’appel de Paris.
"Je trouve ça effectivement troublant"
"Est-ce qu'il y a eu une accélération parce que c'est Marine Le Pen ?", s'interroge ainsi le député socialiste Iñaki Echaniz, qui poursuit : "À ce titre-là, je suis en désaccord parce qu'elle est une justice fiable comme Monsieur et Madame Tout-le-Monde".
Même interrogation du député écologiste Benjamin Lucas-Lundy. Il a relevé la phrase de Gérald Darmanin qui a souhaité, à titre personnel, que le procès en appel de Marine Le Pen soit organisé "dans un délai le plus raisonnable possible" : "Je trouve ça effectivement troublant qu'ensuite il soit suivi des faits... Mais je vais partir du principe que la cour d'appel décide souverainement de faire ce qu'elle veut."
"La justice est indépendante", rappelle aussi la députée macroniste Céline Calvez, mais elle espère que ce principe n'est pas bafoué à cause de pressions politiques.
"C'est la première fois que je vois un tel communiqué. J'espère que la cour d'appel communiquera autant sur d'autres affaires."
Céline Calvez, députée Renaissanceà franceinfo
Pour l'insoumis François Piquemal, la justice tente de faire baisser la pression. "C'est un bon moyen de dédramatiser le drama que nous fait Marine Le Pen", estime-t-il. Un avis partagé par le député macroniste Jean-René Cazeneuve, qui "trouve très bien, surtout au regard du contexte global, que la cour d'appel puisse prendre une décision relativement rapidement". "Relativement", insiste-t-il : cette décision en appel est attendue d'ici l'été 2026 et, pour lui, il n'y a donc pas de traitement de faveur pour Marine Le Pen.
"La justice n'a pas réagi sous la pression"
"La justice n'a pas réagi sous la pression, la justice n'est pas déconnectée et aucune décision n'a pu influencer cette décision", leur a répondu à distance, Christophe Soulard, premier président de la Cour de cassation, sur franceinfo. "Vous pensez bien que ce n'est pas en quelques minutes que la cour d'appel a pu s'organiser pour faire une audience telle que l'arrêt soit rendu avant l'été, balaie Christophe Soulard. Donc ça ne peut pas être les propos du ministre qui ont incité la cour d'appel. De toute façon, la cour d'appel avait conscience, sans aucun propos politique, des échéances électorales. Les juges savent très bien qu'il y a une élection présidentielle en 2026", ajoute-t-il.
Jugée coupable de détournement de fonds publics dans l'affaire des assistants parlementaires européens, Marine Le Pen s'est vue infliger quatre ans de prison (dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique), une amende de 100 000 euros et cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire.
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