Primaire à droite : victoire de Fillon, participation, "vote caché"... A quel point les sondages se sont-ils trompés ?
L'ancien Premier ministre s'est largement imposé devant Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, dimanche, lors du premier tour. Contrairement à ce que prédisaient les enquêtes d'opinion tout au long de la campagne.
La question a rythmé les derniers jours du premier tour de la primaire à droite : pouvait-on encore se fier aux sondages ? Après le Brexit ou l'élection surprise de Donald Trump à la Maison Blanche, après la remontée spectaculaire de François Fillon, les instituts de sondage français pouvaient paraître un peu nerveux à l'approche du premier tour du scrutin, dimanche 20 novembre.
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S'ils n'ont eu de cesse de répéter que tout pouvait arriver lors de cette élection sans précédent à droite, ils ont longtemps parié sur un duel entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy au second tour.
Maintenant que l'on sait que François Fillon et Alain Juppé s'affronteront, dimanche 27 novembre, au second tour, franceinfo revient sur les principaux sondages qui ont rythmé le premier tour de la primaire à droite.
L'ampleur de la dynamique Fillon sous-évaluée
Longtemps présenté comme le quatrième homme de la primaire à droite, François Fillon a profité de l'effondrement de Bruno Le Maire et de Nicolas Sarkozy dans la dernière ligne droite. Un coup de boost spectaculaire que les instituts de sondage ont bien vu venir... sur le tard. Vendredi 18 novembre, à deux jours du premier tour, un ultime sondage Ipsos-Sopra-Steria pour Le Monde avait, en effet, placé pour la première fois François Fillon en première position à 30%, devant Alain Juppé (29%), donné à égalité avec Nicolas Sarkozy.
Ce revirement de situation a pu entraîner un "effet autoréalisateur" sur le résultat, à en croire certains sondeurs. "Si, dimanche soir, François Fillon est au second tour, on dira que les sondages se sont trompés alors que, paradoxalement, ils ont pu contribuer au phénomène", analysait Jérôme Sainte-Marie, directeur de PollingVox, dans le JDD.
Un argument battu en brêche par Brice Teinturier. "Si c'était le cas, les sondages ne se tromperaient jamais et Alain Juppé aurait dû rester en première position", explique-t-il dimanche soir à franceinfo. Le sondeur est plus mesuré.
Nous avions bien mesuré la dynamique Fillon. Ce qui est surprenant en revanche, c'est l'ampleur de celle-ci.
Une mobilisation massive, pas si favorable à Juppé
C'était la grande inconnue du scrutin. Combien de Français allaient se déplacer, dimanche, pour voter pour un candidat de la droite ? Les instituts de sondage avaient retenu plusieurs hypothèses, tablant sur une participation allant de 2,3 à 4 millions d'électeurs : elle a finalement été très forte. Plus de 3,6 millions de voix ont déjà été décomptés, après le dépouillement dans 89,3% des bureaux de vote. A titre de comparaison, en 2011, 2,66 millions de personnes s'étaient déplacés à l'occasion de la primaire socialiste.
Alaint Juppé avait appelé les électeurs, y compris les déçus du hollandisme, à venir voter massivement. Mais la forte mobilisation ne lui a pas permis non plus d'obtenir la première place. Arrivé deuxième avec environ 28,4% des suffrages exprimés, il termine loin derrière François Fillon, qui récolte plus de 44% des voix.
"Il ne faut pas regarder uniquement la participation mais aussi la composition de l'électorat, explique Brice Teinturier. Ici,ce sont d'abord les sympathisants Les Républicains qui se sont déplacés pour voter. Au final, François Fillon a réussi à se placer au centre de gravité de cet électorat. A être la synthèse du vote utile et du vote anti-Sarkozy."
Pas de "vote caché" bénéfique à Sarkozy
C'est l'un des autres enseignements de ce scrutin. Argument martelé par le camp sarkozyste, le "vote caché", censé avantager Nicolas Sarkozy, n'a pas eu lieu. Troisième homme du scrutin, l'ancien chef de l'Etat n'a récolté que 20,7% des suffrages, selon les résultats partiels.
En revanche, la forte "mobilité", c'est-à-dire les changements de vote de dernière minute, a sans doute bénéficié au vainqueur de la primaire. "Les électeurs de François Fillon viennent massivement du camp Juppé et Sarkozy", analyse, dimanche soir, Brice Teinturier.
A la différence d'une élection présidentielle, les électeurs d'une même famille n'ont pas le sentiment de trahir leur camp en passant d'un candidat à l'autre.
"On sait bien que l'on peut avoir de très grosses embardées le jour du vote", abondait Jérôme Fourquet, dimanche dans le JDD. Les urnes ont effectivement apporté leur lot de surprises.
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