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Combien coûteraient les coups de pouce fiscaux de Sarkozy en faveur des particuliers ?

Dans son livre-programme, Nicolas Sarkozy dévoile plusieurs propositions pour baisser les impôts des particuliers. Quel serait le manque à gagner pour l'Etat ?

Article rédigé par franceinfo
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L'ancien président Nicolas Sarkozy lors d'un discours au siège des Républicains, le 24 juin 2016, à Paris. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
L'ancien président Nicolas Sarkozy lors d'un discours au siège des Républicains, le 24 juin 2016, à Paris. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Le candidat Nicolas Sarkozy repart en campagne. L'ancien président dévoile son programme présidentiel dans un livre publié mercredi 24 août, Tout pour la France (éd. Plon), où il détaille ses mesures pour relancer l'économie. Nicolas Sarkozy insiste notamment sur les entreprises, promettant "pas moins de 34 milliards d'euros" d'aides au total.

Mais le candidat promet également une baisse de la fiscalité pour les ménages autour de trois grandes mesures. En tout, ces coups de pouce fiscaux représentent 13,7 milliards, ciblant les classes moyennes et les foyers aisés. Un programme coûteux pour celui qui a plusieurs fois critiqué la gestion des déficits publics au cours du quinquennat de François Hollande. Nicolas Sarkozy n'a, pour l'instant, pas précisé comment il comptait financer ces réformes fiscales, sinon en évoquant des réductions des dépenses publiques.

Supression de l'ISF : 5,2 milliards d'euros

Nicolas Sarkozy reprend une proposition du programme du parti Les Républicains (PDF, p.149) et souhaite supprimer l'impôt sur la fortune. Ce dernier, en 2015, a rapporté 5,2 milliards d'euros dans les caisses de l'Etat et a concerné environ 343 000 foyers. "On peut, en effet, vouloir un impôt spécifique pour les plus riches mais, dans ce cas, il faut sortir de l'Europe", estime le candidat à la primaire de droite, qui considère que cet impôt provoque l'exil fiscal. Mais ses adversaires pourraient lui opposer le contraire, en réclamant davantage d'harmonisation fiscale dans l'UE.

Baisse de 10% de l'impôt sur le revenu : 7 milliards

Contre le "matraquage fiscal", Nicolas Sarkozy réclame le "contre-choc fiscal" et veut baisser de 10% le montant des recettes issues de l'impôt sur le revenu, soit environ 7 milliards d'euros d'allégements. Rien de nouveau, puisque cette proposition figure, elle aussi, dans le programme de son parti (PDF, p. 149). Contacté par francetv info, le porte-parole Eric Ciotti précise toutefois que la baisse de 10% serait observée "dans chaque tranche d'imposition".

En janvier, Nicolas Sarkozy estimait que "ce programme de baisses d'impôts massives devra être engagé dès l'été 2017", dans le livre La France pour la vie (éd. Plon). "Il y aurait une grande incohérence pour nous à dénoncer les augmentations d'impôts socialistes alors que nous sommes dans l'opposition et à les conserver une fois revenus au pouvoir", écrit-il aujourd'hui.

Abattement sur les successions : 1,5 milliard

Pour compenser la fin de l'ISF, Bruno Le Maire proposait d'augmenter les droits de succession, en février dernier. Nicolas Sarkozy propose au contraire d'exonérer de taxes les successions inférieures à 400 000 euros. Aujourd'hui, ce système progressif taxe à 5% la première tranche au-dessus de 100 000, et jusqu'à 45% pour la dernière tranche, supérieure à 1 805 677 euros. L'équipe de campagne de Nicolas Sarkozy évalue le coût de cette mesure à 1,5 milliard d'euros.

En 2015, 763 398 déclarations de successions ont été souscrites. Conscient du caractère impopulaire des droits de succession dans l'opinion, Nicolas Sarkozy prolonge ici une idée déjà formulée en 2007, quand il voulait "exonérer de droits de succession et de droits de donation 95% des Français".

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