"Le problème, c'est Emmanuel Macron lui-même", affirme l'eurodéputée LFI Manon Aubry

Publié le 11/09/2025 22:41

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franceinfo - S. Chironi

France Télévisions

Manon Aubry, eurodéputée de La France insoumise, était l'invitée de l'émission "Tout est politique" sur franceinfo, jeudi 11 septembre. Elle est revenue sur plusieurs sujets d'actualité, dont le mouvement "Bloquons tout" de la veille.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Sonia Chironi : Manon Aubry, on a entendu Sophia Chikirou (députée LFI) dire que la Chine n'est pas une dictature. Est-ce qu'on peut comparer la liberté d'expression en France et en Chine ?

Manon Aubry : Non, mais il y a des enjeux de liberté de la presse en Chine et en France. Ils ne sont pas du même ordre, de toute évidence. En Chine, il n'y a pas de médias indépendants. En France, il y en a de moins en moins, mais il y en a.

La commission d'enquête sur TikTok, la plateforme de vidéos chinoises très présente chez les jeunes, a rendu jeudi ses conclusions. Elle préconise notamment d'interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans. Manon Aubry, vous êtes sur TikTok, il faut y aller pour parler aux jeunes malgré toutes les dérives de cette plateforme ?

Je pense qu'on peut être présent sur des plateformes tout en critiquant leurs modalités. Il y a un enjeu qui est double sur TikTok. Je partage globalement l'analyse qui est faite dans ce rapport. TikTok est une plateforme qui sert à promouvoir des contenus sexistes, racistes, qui visent à culpabiliser les jeunes, qui peuvent inciter les jeunes au suicide. Sur ce constat que je partage, à mon avis, on n'apporte pas les bonnes solutions. Il doit y avoir des règles que TikTok doit respecter, comme la transparence des algorithmes. Deuxième chose, il y a un problème spécifique sur la santé mentale des jeunes. Je souhaite qu'on le prenne à bras-le-corps.

La mobilisation du 10 septembre a réuni entre 175 000 et 250 000 manifestants. La France n'a pas été bloquée. Est-ce un demi-échec ?

On est déjà sur une mobilisation, selon les renseignements, donc ce n'est pas La France insoumise qui le dit, environ deux fois supérieure à ce à quoi ils s'attendaient. Par exemple, je reviens de Strasbourg (Bas-Rhin) où j'étais en session plénière, j'ai participé notamment à la manifestation là-bas. Elle était très importante, plus importante que les mobilisations syndicales traditionnelles. Elle était très jeune, il y avait énormément d'étudiants, de lycéens, et surtout, il y avait une détermination extrêmement forte. Et dans toutes les bouches revenait la question d'Emmanuel Macron. Et tout le monde a compris que le problème, c'est Emmanuel Macron lui-même. Il y a un ras-le-bol dans le pays, les gens n'en peuvent plus.