"Désaccord complet", "une honte"... La classe politique dénonce le vote d'eurodéputés LFI qui refusent de soutenir la libération de l'écrivain Boualem Sansal

Les députés européens ont voté jeudi à une écrasante majorité une résolution pour demander la libération de l'écrivain, détenu en Algérie. La France insoumise s'est partagée entre quatre votes contre et deux abstentions.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Rima Hassan (à gauche) et Manon Aubry, eurodéputées de La France insoumise, à Paris, le 1er mai 2024. (VIRGINIE HAFFNER / HANS LUCAS / AFP)
Rima Hassan (à gauche) et Manon Aubry, eurodéputées de La France insoumise, à Paris, le 1er mai 2024. (VIRGINIE HAFFNER / HANS LUCAS / AFP)

"Honte", "scandaleux"... Le vote de plusieurs eurodéputés LFI contre une résolution du Parlement européen demandant la libération de l'écrivain Boualem Sansal, jeudi 23 janvier, suscite un tollé dans la classe politique, vendredi.

Les députés ont voté jeudi à une écrasante majorité (533 voix pour, 24 contre et 48 abstentions) ce texte demandant la fin de la détention de l'intellectuel franco-algérien, arrêté en Algérie en novembre, ainsi que la libération d'autres opposants au pouvoir algérien. Aucun des membres de La France insoumise présents n'a voté pour. Quatre, dont Manon Aubry, leader de la liste LFI lors des élections européennes, se sont abstenus ; trois ont voté contre, parmi lesquels la militante propalestinienne Rima Hassan.

"C'est une honte ! Franchement, s'abstenir ou voter contre un tel texte factuel où il n'y a rien d'idéologique, rien d'historique qui soit contestable, c'est simplement cautionner l'emprisonnement d'un immense écrivain dans des geôles et c'est profondément scandaleux", s'est indigné vendredi sur BFMTV/RMC Raphaël Glucksmann, qui a mené la liste du Parti socialiste et de Place publique lors du scrutin de juin.

"Je demande à LFI de se justifier"

L'ex-insoumis François Ruffin s'est dit en "désaccord complet" avec le vote de ses anciens camarades. "La place d'un écrivain n'est pas en prison, qu'on soit d'accord ou pas avec ce qu'il écrit. Évidemment qu'il faut tout faire pour la libération d'un écrivain", a-t-il réagi vendredi sur France Inter. "Une honte. Une de plus", a tancé de son côté la députée européenne Renew (centre), Nathalie Loiseau, sur X.

"Vous vous rendez compte que cette résolution demandait la libération immédiate d'un homme malade, d'un homme âgé. Et Rima Hassan dit : 'non, je refuse, je vote contre'. C'est inhumain, c'est politiquement scandaleux. Et je demande d'ailleurs à LFI de se justifier", a renchéri le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau (Les Républicains), sur Europe1/Cnews. L'ancien leader de la droite au Sénat a cependant admis que l'écrivain était "sans doute l'otage de cette relation tendue entre les deux pays".

Rima Hassan s'est défendue sur X en soulignant notamment que "le texte dont il est question a été mis à l'agenda par une coalition de la droite et de l'extrême droite, il a notamment été signé par Marion [Maréchal] Le Pen". L'insoumise s'oppose à "l'instrumentalisation du cas de Sansal à des fins d'ingérence et d'escalade diplomatique avec un pays voisin de l'UE".

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