Hollande à Mérignac : les militants convaincus, malgré un programme encore flou
Devant une salle archi-comble, le candidat socialiste à la présidentielle a lancé ses troupes dans la bataille. Reportage.
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Mérignac, Gironde, mercredi 4 janvier 2011. Devant une salle de 1 300 personnes archi-comble, qui déborde même tout autour dehors, François Hollande tient son premier grand meeting de campagne. Attaqué par la droite comme étant le "candidat du vide" et en pleine polémique du "sale mec", il ne se démonte pas.
"Je vous appelle au combat", lance-t-il à ses troupes. Très applaudi, il déclare : "Je ne peux pas être le candidat du rejet, je dois être le candidat d'une espérance, d'un projet, d'une ambition." A la sortie l'enthousiasme l'emporte. Reportage.
"Je ne peux pas être le candidat du rejet"
Et pourtant, le bilan du quinquennat de Nicolas Sarkozy est son angle d'attaque favori depuis la primaire socialiste. N'ayant de cesse de dénoncer le chômage et une "politique inégalitaire", François Hollande s'est même prêté à un jeu de questions-réponses avec les militants : "Allons-nous laisser la droite mener une politique en faveur des riches ?" Réponse en chœur: "Nooon !" "Allons-nous la laisser défaire tout ce en quoi nous croyons ?"
Le rejet de la droite est d'ailleurs ce qui attire nombre de gens dans les meetings du candidat socialiste. Florence, par exemple, venue parce qu'elle "en a marre", "de la droite, de son patron qui est un pote de Sarko" et qu'elle est "écœurée". Ou Dominique, 55 ans, une convocation pour un entretien de licenciement dans la poche, et qui "ne veut pas laisser passer cette élection".
D'ailleurs, même s'il s'en défend, François Hollande devrait poursuivre cette stratégie anti-Sarkozy si l'on en croit Bruno Le Roux, son porte-parole : "On ne va pas laisser Nicolas Sarkozy s'exonérer de son bilan. Il n' est pas le Président des quatre derniers mois, mais bien celui des cinq dernières années."
"Je dois être le candidat d'une espérance, d'une ambition"
Là encore, hormis quelques ronchons comme Yves, "sympathisant socialisant" qui le trouve "encore meuble" mais lui donne "quatre mois pour se façonner", François Hollande semble avoir convaincu à Mérignac.
Corinne, notamment, secrétaire générale de la section de La Brède, est ravie : "Il y avait des choses de rassemblement, sur nos valeurs de la gauche, mais aussi l'idée d'aller chercher le vote des oubliés." Elle qui attendait "de l'enthousiasme" pour "se lancer sur le terrrain" est comblée : "Le top départ est lancé."
Mais il n'y a pas que les militants socialistes que François Hollande a transportés. Dominique, dont c'était le premier meeting politique "de (sa) vie", a pris des notes. "L'image mou, imprécis, a complètement disparu pour moi", explique celui dont "l'avenir est noir" mais qui "vient chercher de l'espoir pour sa fille". Parmi ce qui l'a accroché, "la réforme fiscale, ça, ça me plaît".
Florence, elle aussi, a mis ses "+" et "-" dans le coin d'une feuille : "La laïcité, la justice l'espérance, la dignité, ça m'a parlé, égrène la pimpante quadra. Et la réforme du statut pénal du chef de l'Etat, ça j'ai adoré." Pour les deux curieux "venus voir comme ça", c'est quasi-fait. Sans se connaître, ils disent l'un et l'autre être "convaincus à 80 %".
"Le candidat d'un projet"
Et c'est là que résident les 20 % manquants. "Je me suis toujours décidé avec les feuilles de programme en main", reconnaît Dominique. Et, à Mérignac, François Hollande n'a rien précisé. Tout ce dont il a déjà parlé y est : "Une grande réforme fiscale" qui flotte encore entre "rapprochement" et "fusion... euh... à terme", de l'impôt sur le revenu avec la CSG. Un "contrat de génération". Un "pacte de productivité". La réforme du cumul des mandats.
De quoi séduire les nouveaux venus, mais ils attendent des précisions. "Ça m'a paru très positif et très réaliste, explique Florence, mais c'était pas très précis." "Le redressement des comptes publics, la stratégie d'innovation, j'attends de voir ce qu'il va proposer de façon concrète."
Et au-delà des indécis séduits qui patientent, les militants trépignent aussi. Chacun a son explication. "C'est parce que le contexte international change vite, donc il ne faut pas se prononcer trop tôt", élude Anne. "C'est parce que sinon on va se faire pilonner", rigole Pierre. Mais enfin, tous estiment qu'il ne faut pas trop attendre pour livrer un programme détaillé : "le timing, c'est maintenant", tranchent-ils.
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