Sébastien Lecornu nommé Premier ministre : quel est son bilan après trois ans à la tête du ministère des Armées ?
Nommé aux Armées quelques mois à peine après le début de la guerre en Ukraine, Sébastien Lecornu a aussi fait voter une des lois de programmation militaire les plus ambitieuses de ces dernières années.
C'est un fidèle d'Emmanuel Macron qui arrive à Matignon après la démission de François Bayrou mardi 9 septembre : Sébastien Lecornu est le seul à avoir siégé dans chacun des cinq gouvernements qui se sont succédé depuis 2017. D'abord secrétaire d'État à l'Écologie, ensuite ministre des Collectivités, puis des Outre-mer et enfin ministre des Armées à partir de mai 2022.
C'est à ce dernier poste que Sébastien Lecornu s'illustrera. Doté d'une véritable appétence pour la chose militaire, il arrive à 36 ans à l'hôtel de Brienne, alors que la guerre en Ukraine commence. Très rapidement, il lui faut s'adapter et notamment mettre en musique l'aide que les forces armées peuvent apporter à la défense de l'Ukraine.
Gérer l'invasion russe en Ukraine
Il faut pour cela obtenir des crédits. Lui qui était déjà attaché parlementaire en 2005, à seulement 19 ans, est un fin connaisseur des mécanismes législatifs. Sébastien Lecornu va chercher les crédits supplémentaires là où il faut, comme en avril 2023 à la commission des finances de l'Assemblée. "Personne ne pouvait prévoir la question de l'Ukraine et de l'aide militaire à l'Ukraine", avance-t-il dans son discours.
C'est à ce moment qu'il propose "d'accélérer la mise à jour d'un certain nombre de retours d'expérience de l'Ukraine" et réclame "1,5 milliard d'euros de crédits supplémentaires". Il justifie ainsi cette demande : "On a besoin de faire des réassorts de stocks de munitions, de faire des réassorts par exemple sur nos missiles anti-chars. Parce qu'on a aussi besoin d'accélérer nos dispositifs de protection, notamment de lutte anti-drones". Sébastien Lecornu conclut, en précisant que "la question des Jeux olympiques n'est pas sans lien avec cette accélération".
Une loi majeure
Apprécié des militaires, des fonctionnaires du ministère, des politiques de tous bords, discret et influent - il a l'oreille d'Emmanuel Macron. Son "grand œuvre" au ministère des Armées reste la loi de programmation militaire 2024-2030, l'une des plus ambitieuses des dernières décennies. Préparée en quelques mois avec les chefs d'état-major, la délégation générale à l'armement et aussi les industriels de défense, cette loi est dotée d'une enveloppe de 413 milliards d'euros au profit des armées sur six ans. C'est surtout l'une des seules que le gouvernement d'Elisabeth Borne a pu faire passer sans avoir recours au 49.3.
Cette Loi de programmation met en œuvre un large renouvellement des forces armées, notamment technique. Comme le supercalculateur, inauguré à Suresnes le 4 septembre dernier par Sébastien Lecornu. "Le ministère des Armées dispose aujourd'hui du plus grand supercalculateur classifié d'Europe", avait-il vanté.
"Ce supercalculateur va répondre aux besoins opérationnels des forces au travers de nombreuses applications à des fins de renseignement."
Sébastien Lecornu, à l'époque ministre des Arméesà franceinfo
Lors de cette inauguration, il avait aussi assuré que cet ordinateur ultra-performant servirait à "renforcer la capacité de nos fameuses oreilles d'or à discerner les sous-marins en mer". Il saluait par ailleurs "la création de la première unité militaire robotique, composée de drones, dotée d'une intelligence artificielle collective qui tire les leçons de la guerre en Ukraine et qui représente un puissant levier d'efficacité opérationnel".
Dans le projet de budget 2026, cette loi de programmation était abondée de trois milliards d'euros supplémentaires. Aujourd'hui, c'est un budget général que va devoir construire, en tant que Premier ministre, Sébastien Lecornu et ses arbitrages ne pourront plus systématiquement donner la faveur aux armées.
À regarder
-
La Cour des comptes révèle les failles de sécurité du musée du Louvre
-
Cambriolage du Louvre : ces autres musées volés
-
Cambriolage au Louvre : l'émotion et la colère de Stéphane Bern
-
Promeneurs, joggeurs : la peur des chiens
-
Vol des bijoux au Louvre : sept minutes pour un casse spectaculaire
-
Au cœur de la traque des migrants
-
Mouvement "No Kings" aux États-Unis : sept millions d'Américains sont descendus dans les rues contre Donald Trump
-
Allocations familiales : vers un coup de rabot ?
-
Un braquage a eu lieu au Louvre dimanche matin à l'ouverture
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter