"Le budget présenté par Sébastien Lecornu est catastrophique", affirme Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, était l’invitée des 4 Vérités, jeudi 16 octobre, pour commenter le budget présenté par Sébastien Lecornu, évoquer ses impacts sur les retraités et les malades, et détailler les actions de mobilisation prévues par son syndicat.
Mercredi 16 octobre, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, était l’invitée des 4 Vérités sur France 2. Au micro de Gilles Bornstein, elle a commenté le budget présenté par Sébastien Lecornu et évoqué les mobilisations prévues par son syndicat face aux mesures annoncées.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Gilles Bornstein : Sophie Binet, bientôt, Sébastien Lecornu devra faire face à deux motions de censure. Souhaitez-vous que le gouvernement soit renversé ?
Sophie Binet : La décision de renverser ou non le gouvernement relève des forces politiques. Je ne souhaite pas m’engager sur ce terrain. En revanche, je peux affirmer que le budget présenté par M. Lecornu est catastrophique. Sur certains points, il est même plus sévère que celui de François Bayrou. Prenons l’exemple des malades : si ce budget était adopté tel quel, le reste à charge pourrait atteindre 350 euros par patient. Cela correspond à une augmentation considérable des franchises médicales et pourrait représenter jusqu’à 1 400 euros pour un ménage avec deux enfants. Taxer les malades est, selon moi, la mesure la plus injuste qu’un budget puisse proposer.
Gilles Bornstein : Cela ne concernerait qu’un cas particulier, puisque ce reste à charge cumule les franchises sur les médicaments, les consultations et le transport médical. Tout le monde n’est pas concerné.
Sophie Binet : Mais ceux qui paieraient ce reste à charge sont justement les plus malades. Il ne s’agit pas de quelques personnes, mais de centaines de milliers de malades. Taxer ainsi les malades va à l’encontre du principe fondateur de notre Sécurité sociale, créée il y a 80 ans : chacun cotise selon ses moyens et bénéficie selon ses besoins. Ce budget inverse totalement ce principe, plaçant la carte bancaire avant la carte vitale. Une telle mesure est non seulement injuste mais aussi dangereuse pour le pays, car elle risque d’augmenter fortement le renoncement aux soins. Ce budget doit donc être profondément modifié.
Gilles Bornstein : Vous aviez organisé deux journées d’action contre le précédent budget. Vous affirmez que celui-ci est encore pire. Pensez-vous organiser de nouvelles mobilisations, voire des grèves ?
Sophie Binet : Oui, il sera nécessaire de se mobiliser.
Gilles Bornstein : Par mobilisation, entendez-vous grève ?
Sophie Binet : La mobilisation débutera dès le 6 novembre avec une journée d’action organisée par les retraités. Cette mesure les touche particulièrement : ce sont eux qui subissent le plus l’augmentation des frais de santé, et ils verront également leurs pensions désindexées à partir de 2026, avec cette mesure qui pourrait se prolonger jusqu’en 2030. Enfin, certains retraités verront leurs impôts augmenter en raison de la remise en cause de certains abattements.
Gilles Bornstein : Cela concernerait surtout les retraités aux revenus les plus confortables.
Sophie Binet : C’est une triple peine : baisse des pensions, augmentation des impôts et hausse des frais de santé. La baisse des pensions et l’explosion des frais de santé touchent tous les retraités.
Gilles Bornstein : La baisse des abattements pourrait en partie profiter aux petites retraites grâce à l’abattement forfaitaire de 2 000 euros.
Sophie Binet : Si l’on cumule ces trois mesures, on constate que les retraités sont ciblés. Tout cela parce que le gouvernement refuse de taxer les plus riches et de s’attaquer aux multinationales et aux rentiers.
Gilles Bornstein : Vous évoquez une journée d’action pour les retraités. Cela pourrait-il déboucher sur une journée nationale interprofessionnelle ou une grève générale ?
Sophie Binet : Ces décisions se construisent dans le dialogue et le débat. Pour la CGT, l’heure est à la mobilisation, car sans rapport de force, ce budget risque de passer tel quel à l’Assemblée, qui pourrait connaître un débat à haut risque. Il est crucial que les travailleurs gardent la main et exercent une pression constante. Ce gouvernement est fragile, et il faut en profiter pour maintenir cette pression.
Gilles Bornstein : Si je comprends bien, vous souhaitez une journée d’action, mais vous n’avez pas encore convaincu les autres syndicats ?
Sophie Binet : Ces stratégies se discutent et se planifient sur le long terme. Le budget sera débattu en novembre et décembre, et nous ajusterons nos mobilisations pour qu’elles soient les plus efficaces possible.
Gilles Bornstein : Cela signifie que vous envisagez plutôt une grève en décembre ?
Sophie Binet : Je ne dévoile pas nos stratégies maintenant. Ce qui compte, c’est que les salariés se mobilisent et que la CGT organise cette mobilisation. Sans pression des travailleurs, le gouvernement pourrait imposer des reculs sévères, par exemple la gelée des prestations sociales : APL, allocations pour adultes handicapés, allocations familiales, bourses étudiantes… Cela représenterait des dizaines d’euros en moins chaque mois pour des étudiants ou des familles précaires. Ce serait catastrophique : il faudrait choisir entre payer ses factures et remplir son frigo. De telles mesures sont inacceptables
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
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