Gouvernement Lecornu II : les attentes des syndicats vis-à-vis de Jean-Pierre Farandou, nouveau ministre du Travail

Alors que le dossier de la réforme des retraites revient sur la table, celui qui a quitté ses fonctions de PDG de la SNCF pour devenir ministre devrait mettre à profit son expérience. Il a été l'artisan d'un compromis sur le régime des cheminots.

Article rédigé par Laurine Benjebria
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, lors d'une réunion avec le ministère de la Transition écologique, le 23 février 2024, à Clermont-Ferrand. (THIERRY NICOLAS / MAXPPP)
Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, lors d'une réunion avec le ministère de la Transition écologique, le 23 février 2024, à Clermont-Ferrand. (THIERRY NICOLAS / MAXPPP)

Un négociateur au ministère du Travail. Jean-Pierre Farandou a été nommé ministre du Travail et des Solidarités, dimanche 12 octobre. À la tête de la SNCF ces six dernières années, ce choix ne paraît pas anodin car il a su apaiser le dialogue social au sein de la compagnie ferroviaire. Sa nomination est plutôt bien accueillie du côté des syndicats.

Pour les syndicats dits "modérés", comme la CFDT, il s'agit d'un bon signal envoyé aux partenaires sociaux. Le premier syndicat français voit d'un bon œil la nomination de celui qui a toujours prôné le compromis à la SNCF. Jean-Pierre Farandou a en effet la réputation d'être un adepte du dialogue social, "d'être quelqu'un d'ouvert au compromis", renchérit le leader de la CFTC, Cyril Chabanier. Il fait référence à l'accord signé en 2024 à la SNCF, sur les retraites des cheminots, qui leur permet de partir plus tôt à la retraite en fonction de critères de pénibilité, s'ils travaillent de nuit par exemple.

Cet accord avait d'ailleurs valu à Jean-Pierre Farandou d'être convoqué par le ministre de l'Économie de l'époque, Bruno Le Maire l'accusant de contourner la réforme des retraites. Le dossier est désormais à nouveau sur sa table, cette fois comme ministre du Travail. Il aura à charge de définir quelles suites donner au fameux conclave, notamment concernant les mères de famille. Et, compte tenu de sa réputation de négociateur, les syndicats ont bon espoir d'être entendus.

La réforme des retraites sur la table

Mais les représentants des travailleurs restent tout de même sur leurs gardes. D'abord, parce que le profil du ministre ne garantit rien, insiste la CGT, qui demande à voir quelles seront ses marges de manœuvre. Sa secrétaire générale, Sophie Binet, attend des actes forts, notamment sur les retraites, avec, a minima, la suspension du recul de l'âge légal de départ à la retraite, c'est-à-dire le blocage à 62 ans et 9 mois.

Il n'est pas question non plus, pour les syndicats, de négocier une nouvelle réforme de l'Assurance-chômage. Enfin, ils réclament un budget équilibré et de la justice fiscale.

Les partenaires sociaux attendent donc de pied ferme la déclaration de politique générale du Premier ministre, mardi, pour connaître les orientations budgétaires du nouveau gouvernement. Comme un avertissement à l'exécutif, elles rappellent ensemble qu'elles ont déjà organisé deux mobilisations depuis la rentrée.

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