Crise politique : deux élections présidentielles anticipées ont déjà eu lieu sous la Ve République, en 1969 et en 1974
Édouard Philippe appelle à l’organisation d’une élection présidentielle anticipée. Retour sur les seuls précédents de l’histoire de la Ve République.
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L'ex-Premier ministre, Edouard Philippe, propose, pour sortir de la crise, la nomination d'un Premier ministre chargé des affaires courantes et, surtout, de construire un budget pour 2026. Mais il demande à Emmanuel Macron d'organiser ensuite une "élection présidentielle anticipée, c'est-à-dire qu'il part immédiatement après que le budget ait été adopté".
Ça ne serait pas une première dans l’histoire de la Ve République. Depuis 1958, deux scrutins présidentiels ont été convoqués avant la fin normale du mandat : après la démission du général de Gaulle en 1969 et le décès de Georges Pompidou en 1974.
1969 : la démission du général de Gaulle
Le 27 avril 1969, le président de la République Charles de Gaulle perd le référendum qu’il avait lui-même organisé sur la régionalisation et la réforme du Sénat. Deux jours plus tôt, dans une allocution télévisée, il avait clairement engagé sa responsabilité devant les Français.
Si je suis désavoué, ma tâche actuelle de chef de l’État deviendra impossible et je cesserai aussitôt d’exercer mes fonctions.
Charles de Gaulleallocution télévisée du 25 avril 1969
Fidèle à sa promesse, il démissionne le 28 avril 1969. Conformément à la Constitution de 1958, le Conseil constitutionnel constate la vacance du pouvoir et le président du Sénat, Alain Poher, assure l’intérim.
Une nouvelle élection présidentielle est alors convoquée dans les 20 à 35 jours, comme le prévoit l’article 7 de la Constitution. Les 1er et 15 juin 1969, les Français élisent Georges Pompidou, ancien Premier ministre de Charles de Gaulle. C’est la première élection présidentielle anticipée de la Ve République.
1974 : le décès du président Pompidou
Cinq ans plus tard, la France connaît un second scrutin anticipé. Le 2 avril 1974, le président Georges Pompidou meurt pendant son mandat. Le Conseil constitutionnel déclare la vacance de la présidence et, comme en 1969, Alain Poher, président du Sénat, assure à nouveau l’intérim.
Une nouvelle élection est organisée selon le même calendrier constitutionnel : entre 20 et 35 jours après la vacance. Le scrutin se tient les 5 et 19 mai 1974. C’est Valéry Giscard d’Estaing, alors ministre de l’Économie et des Finances, qui est élu président de la République.
Depuis 1974, aucun autre précédent
Depuis un demi-siècle, aucun président n’a quitté ses fonctions avant la fin de son mandat. La Constitution prévoit plusieurs hypothèses de fin anticipée : la démission volontaire du chef de l’État, son décès, ou, depuis la révision constitutionnelle de 2007, la destitution pour manquement grave à ses devoirs.
Cette dernière procédure, très encadrée, n’a jamais abouti. Elle suppose un vote à la majorité des deux tiers dans chaque chambre du Parlement, puis une décision finale du Parlement réuni en Haute Cour.
La plus récente, déposée par La France insoumise en septembre 2024, a été jugée recevable mais finalement rejetée par la commission des lois. Le 9 septembre dernier, LFI a déposé une nouvelle résolution.
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