Budget 2026 : les socialistes dénoncent le "jusqu’au boutisme" de Sébastien Lecornu, qui refuse la taxe Zucman et un retour de l'ISF

"Aucun effort n'a été réalisé", s'agace le patron du PS, Olivier Faure. Une "dernière" rencontre aura lieu vendredi. "Sans changement majeur d'orientation, nous censurerons", prévient le parti.

Article rédigé par Elie Abergel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le patron du PS, Olivier Faure, le 22 septembre 2025. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
Le patron du PS, Olivier Faure, le 22 septembre 2025. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

"Sébastien Lecornu cherche à se faire censurer", estime sur franceinfo le député PS Arthur Delaporte, après que le nouveau Premier ministre a présenté vendredi 26 septembre au soir ses premières orientations budgétaires dans une interview au Parisien-Aujourd'hui en France. C’est déraisonnable ce que propose Sébastien Lecornu, juge le député. C’est le signe qu’il n’a décidément pas compris la situation du pays, la situation de rejet du macronisme, l’impossibilité de faire les réformes qu’il annonce".

Sébastien Lecornu a "balayé toutes nos propositions", s'insurge le PS dans un communiqué. Pas de suspension de la réforme des retraites par exemple, pas de taxe Zucman sur les plus riches. "Faut-il encore augmenter les impôts globalement ? Je ne le veux pas", affirme le nouveau locataire de Matignon, fidèle au mantra fiscal d'Emmanuel Macron. Le Premier ministre n'"envisage pas" de revenir à l'ISF, qui avait été supprimé en 2017, et ne "croit pas" que la taxe Zucman sur les hauts patrimoines soit la "bonne réponse".

"Le risque de plonger notre pays dans un chaos politique"

Le chef du gouvernement est sur une pente glissante, prévient le député socialiste Romain Eskenazi. "Une écrasante majorité des Français sont favorables à des mesures de justice fiscale. Or là, on nous dit non à la taxe Zucman et non à un retour de l’ISF. J’espère que ce ne sont que des premières annonces, sinon le destin de ce gouvernement sera très vite tranché", menace-t-il.

"Si on devait aujourd'hui se poser la question de savoir si l'on censure ou pas, nous censurerions parce qu'aucun effort n'a été réalisé", s'agace de son côté sur TF1 le patron du PS, Olivier Faure. Le parti estime dans son communiqué que le Premier ministre a "fermé toutes les portes".  "Le Premier ministre prend le risque de plonger notre pays dans un chaos politique", préviennent les socialistes, qui dénoncent son "jusqu’au-boutisme". Le PS ira vendredi prochain pour la deuxième fois à Matignon. Une réunion de la dernière chance avec Sébastien Lecornu, prévient le parti : "Sans changement majeur d'orientation, nous censurerons le gouvernement".
 

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