"À l'heure actuelle, j'ai le sentiment que les politiciens travaillent pour leur carrière" : ce que demandent les Français

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Article rédigé par France 2 - A. Mezmorian, A. Peyrout, F. Daireaux, E. Dumas, C. Gantzer, N. Jauson - Édité par l'agence 6Medias
France Télévisions

La France est traversée depuis trois jours par une crise politique inédite. Qu'attendent les Français pour sortir de l'impasse ? Une équipe de France Télévisions est allée à leur rencontre, mercredi 8 octobre.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Rouen (Seine-Maritime), ville socialiste où, aux dernières législatives, les trois blocs se sont affrontés. Qu'attendent les Français rencontrés mercredi 8 octobre du Premier ministre démissionnaire ? Stéphanie Catel, 53 ans et fonctionnaire, est technicienne à la Caisse d'assurance maladie. Elle se dit angoissée par son pouvoir d'achat : elle gagne 1 600 euros après 25 ans de carrière et par le marasme politique. "Alors, lui [le Premier ministre], malheureusement, il ne va pas faire grand-chose. La France, franchement, elle part en cacahuètes. On a l'impression d'être dans une cour de récréation. Ils n'arrivent pas à s'entendre. C'est quand même fou", commente-t-elle.

"Ce qui m'a marqué, c'est qu'il a dit qu'il travaillait pour notre pays"

France Télévisions a également rencontré de jeunes électeurs. Fanny Rodriguez, 18 ans, est étudiante. Ce qu'elle attend, ce n'est ni dissolution, ni autre gouvernement, mais du renouveau : "Je m'attends particulièrement à ce que ce soit plus juste. Je pense que la gauche a de très bonnes idées, tout comme la droite. Il faudrait prendre les bonnes idées, écouter ce que le peuple français demande. Le problème, c'est qu'on voit toujours les mêmes personnes avoir leurs idées et qui restent plus ou moins fixes dessus."

Au club de bridge, Jean-Paul Reusser, 77 ans, jouit d'une retraite qu'il juge bien méritée. Lui vit l'époque avec nostalgie, mais donne un bon point au Premier ministre démissionnaire. "Ce qui m'a marqué, c'est qu'il a dit qu'il ne travaillait pas pour lui, mais qu'il travaillait pour notre pays. Et ça, ça m'a marqué parce qu'à l'heure actuelle, j'ai le sentiment que les politiciens, ils travaillent pour eux, pour leur carrière", confie-t-il.

"Il faut de la richesse dans un pays, sinon ça s'appauvrit"

Ancienne commerçante, 66 ans, Karine Le Barbenchon, elle, se considère comme une personne aisée. Pour équilibrer le budget, pas question de faire payer les riches. "Il faut de la richesse dans un pays, sinon ça s'appauvrit. Déjà que la France, elle s'appauvrit énormément depuis quelques années. Et justement, si les personnes qui ont les moyens, la richesse s'en vont ailleurs, ça va appauvrir d'autant plus le pays", estime-t-elle.

Christophe Fourmanoir, 58 ans et grutier dans le BTP, lui le dit sans réserve : il est en colère. D'ailleurs, il ne vote plus et veut le départ, notamment, du président. "On va foutre tout le monde à la porte et puis on change tout", s'agace-t-il, souhaitant un chef d'État "avec de grandes ambitions pour nos enfants".

Parmi tous ces Français rencontrés, une constante : la lassitude et un désarroi devant une situation politique qu'ils ne comprennent plus.

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