Budget : "La censure a un coût de 12 milliards d'euros pour les Français", alerte Amélie de Montchalin

"La censure a eu un coût énorme, la re-censure aurait un coût massif", met en garde la ministre chargée des Comptes publics, vendredi sur franceinfo.

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Amélie de Montchalin, ministre déléguée aux comptes publics, sur franceinfo, le vendredi 24 janvier 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Amélie de Montchalin, ministre déléguée aux comptes publics, sur franceinfo, le vendredi 24 janvier 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"La censure a un coût de 12 milliards d'euros pour les Français", alerte Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics, sur franceinfo vendredi 24 janvier. "La censure a eu un coût énorme, la re-censure aurait un coût massif", met en garde la ministre, invitant "chacun" des groupes politiques à "être responsable".

"Notre réveillon à tous nous a coûté 6 milliards. Le 1er janvier, plein de mesures qui devaient s'appliquer ne s'appliquent pas et depuis, c'est 100 millions par jour. Sur deux mois, c'est 12 milliards d'euros de gâchis", calcule Amélie de Montchalin. "C'est la prime Renov' qui n'est pas versée, des places en Ehpad, des mesures pour les Outre-mer qui ne sont pas prises", souligne la ministre qui presse pour adopter un budget "absolument nécessaire".

La ministre déléguée aux Comptes publics alerte sur les conséquences d'une nouvelle censure pour le pouvoir d'achat des Français, comme l'avait fait en son temps Michel Barnier. "Si jamais il y avait une nouvelle censure la semaine prochaine, ça veut dire qu'il y a 600 000 Français qui vont le 15 mars ou le 15 mai devoir payer un impôt sur le revenu", met en garde Amélie de Montchalin.

"Ça veut dire qu'il y aurait 18 millions de Français qui vont voir leurs impôts augmenter."

Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics

sur franceinfo

La ministre assure que sans budget, elle n'est pas en mesure de "protéger les 600 000 et 18 millions de Français en question". "Notre objectif avec François Bayrou, c'était : un, on réduit le déficit ; deux, on n'augmente pas les impôts pour les Français", rappelle Amélie de Montchalin, suspendue à la menace de censure du PS.

L'étape décisive de la commission mixte paritaire

"On peut s'opposer sans censurer", insiste la ministre des Comptes publics. "Les socialistes resteront dans l'opposition", assure-t-elle, leur rappelant qu'"ils se sont engagés pour que nous ayons un budget". Or, les socialistes ont rappelé que le compte n'y est pas dans ce budget adopté par le Sénat en première lecture jeudi. La prochaine étape en commission mixte paritaire (CMP) sera décisive. "Nous sommes dans un moment où nous devons donner ces chances à un compromis qui se tiendra lors de la commission mixte paritaire où les sept députés et sénateurs, jeudi prochain, vont travailler pour le pays", appelle de ses vœux Amélie de Montchalin.

Si un compromis est trouvé en CMP, le texte arrivera à l'Assemblée la semaine du 3 février. Le vote d'une motion de censure est anticipé dans le cadre du déclenchement de l'article 49.3.

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